Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/17

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plus en plus à son pigeon. Il avait toujours soin de répandre pour lui du grain dans la cour de son père, et le pigeon devint bientôt si familier qu’il allait et venait, sautillant dans la cuisine, et qu’il finit même par manger dans le plat du chien.

Brian, le soir, après la fermeture de la boutique, s’amusait à lire de petits livres que le maître d’école, qui lui avait appris l’arithmétique, avait la bonté de lui prêter. Il y en avait un qui était plein d’histoires d’animaux. Brian chercha s’il ne trouverait pas celle du pigeon parmi les oiseaux, et, à son grand plaisir, il y vit tout au long la description et l’histoire de son oiseau favori.

« Il paraît, mon enfant, que les leçons de l’école n’ont pas été perdues pour toi, lui dit son père. Tu aimes la lecture, et je vois que tu n’as pas besoin d’avoir ton maître auprès de toi pour te forcer à lire dans les livres.

— Je vous remercie de m’avoir fait apprendre à lire, mon père, répondit Brian. Je viens de faire une grande découverte. Dans ce petit livre, si petit, j’ai trouvé le plus curieux moyen de faire fortune, et j’espère bien que vous en profiterez. Si vous voulez vous asseoir un moment, je vais vous raconter cela. »

M. O’Neill, pour complaire à son fils plutôt que