Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/177

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— Non, répondit sévèrement M. Oakly ; son père s’est mal conduit à mon égard, et l’on n’est pas deux fois impoli envers moi. Non, tu ne le verras plus ; mais ne te désole pas ainsi comme un niais, et prends bravement ton parti. »

Arthur promit à son père de lui obéir ; il demanda seulement la permission de parler une dernière fois à Maurice, afin de lui dire que c’était d’après les ordres de son père qu’il cessait de le fréquenter. Cette faveur lui fut accordée ; mais quand Arthur voulut connaître quels étaient les motifs de cette séparation, M. Oakly refusa de les lui dire.

Les deux amis se firent leurs adieux avec douleur.

Quand M. Grant entendit parler de tout cela, il tâcha de savoir ce qui avait pu froisser son voisin ; mais le silence obstiné de M. Oakly empêcha entre eux toute explication.

Cependant la réponse de M. Grant à la demande de M. Oakly n’avait pas été rapportée par la femme de celui-ci telle qu’elle avait été faite. M. Grant avait dit que, les framboisiers n’étant pas sa propriété, il ne pouvait pas en donner ; qu’ils appartenaient à son fils, et que d’ailleurs ce n’était pas la saison de les planter. Ces paroles avaient été mal comprises. Grant les avait dites à sa femme, celle-ci avait une servante galloise qui