Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/185

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somme ronde à titre de dommages et intérêts, si l’affaire suit son cours.

— Des dommages et intérêts ? dit Oakly en tournant ses regards sur le prunier. Je ne sais pas ce que vous voulez dire. Je ne prétends rien faire que d’honnête, et je n’ai pas l’intention d’exiger la somme assez ronde dont vous parlez : car ce prunier ne m’a pas fait grand mal en avançant sur mon jardin. Tout ce que je veux, c’est qu’il n’avance pas sans permission.

— Oh ! je comprends bien tout cela, dit le procureur ; mais ce que je voudrais vous faire comprendre, à vous, monsieur Oakly, c’est que ce Grant et son fils veulent agir de ruse contre vous. Ils cherchent à éviter le jugement, et ils vous font cadeau de ces framboisiers pour vous séduire.

— Pour me séduire ! s’écria M. Oakly. Je n’ai jamais accepté de pareils présents, et je n’en accepterai jamais. » Et, d’un air indigne, il arracha les framboisiers de la terre où Arthur venait de les planter, et les jeta par-dessus la muraille, dans le jardin de Grant.

Maurice avait placé sa tulipe, qui était sur le point de fleurir, au sommet de la muraille dans l’espoir que son ami Arthur l’apercevrait un jour ou l’autre.

Hélas ! il ne savait pas dans quel endroit dangereux il l’avait placée. Un des framboisiers lancés