Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/189

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par sa femme après sa demande des framboisiers Brobdignac. Grant déclara qu’il n’avait jamais dit pareille chose et répéta exactement la réponse qu’il avait faite. Oakly lui tendit la main.

« Je vous crois, qu’il n’en soit plus question ; je suis bien fâché de ne pas avoir eu cette explication avec vous il y a quatre mois, et je l’aurais provoquée si vous n’étiez pas Écossais. Je n’ai jamais pu aimer les gens de votre pays, et vous pouvez remercier ce bon garçon, ajouta-t-il en se tournant vers Maurice, si nous nous entendons aujourd’hui. Rien ne saurait tenir contre la bonté de son cœur. Que je suis désolé d’avoir brisé sa tulipe ! Embrassez-vous, mes enfants. Te voila heureux maintenant, Arthur ; espérons que M. Grant pardonnera.

— Oh ! pardon et oubli, » dit Grant à son fils au même moment, et depuis ce jour les deux familles vécurent dans une parfaite intimité.

Oakly ne put s’empêcher de rire de sa folie d’avoir intenté un procès au sujet du prunier, et, avec le temps, il parvint si bien à vaincre ses préjugés contre les Écossais, qu’il s’associa avec Grant pour son commerce. Le savoir de celui-ci lui était souvent utile, et lui de son côté possédait d’excellentes qualités qu’il mettait au service de son associé.

Les deux jeunes gens se réjouirent de cette