Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/25

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était juste. Je ne dois pas être payé pour avoir fait mon devoir.

— C’est bien, mon enfant, dit O’Neil.

— Nous vous remercions, mais nous ne prendrons pas cet argent : je ne veux pas toucher le prix du sang.

— Je sais, mes bons amis, dit M. Somerville, la différence qu’il y a entre de vils délateurs et d’honnêtes gens comme vous.

— Aussi, monsieur, quoique pauvres nous resterons honnêtes.

— Et bien plus, je crois que vous continuerez à être honnêtes ; même si vous étiez riches… Veux-tu, mon garçon, ajouta M. Somerville après un moment de silence, veux-tu me confier ton pigeon pendant quelques jours ?

— Oh ! monsieur, dit l’enfant avec un sourire, il est à votre disposition. »

Il apporta le pigeon à M. Somerville quand il fit noir, et personne ne le vit. Peu de jours après, M. Somerville fit mander O’Neill et le pria de venir avec son fils. En passant devant l’auberge neuve, ils trouèrent le charpentier qui venait de placer une enseigne recouverte d’un morceau de tapisserie.

« Veux-tu monter à l’échelle, dit M. Somerville à Brian, et redresser cette enseigne ? car elle est suspendue tout de travers… Bien, maintenant la voilà