Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/32

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— Mais… tu sais bien qu’il est défendu d’aller dans le champ, fit Loveit, non sans hésitation.

— Bast ! reprit Tarlton. Quel mal y aurait-il à cela ?

— Je ne sais pas, répondit Loveit en battant la mesure sur sa raquette ; mais…

— Mais quoi ? puisque tu ne sais pas, pourquoi as-tu peur ? je te le demande. »

Loveit rougit, continua de battre sur sa raquette et balbutia : « Je ne sais pas, moi ! » Mais Tarlton répéta d’un ton plus insolent :

« De quoi as-tu peur, voyons ?

— De rien…

— Si fait, tu as peur, dit, en s’avançant dans le cercle, Hardy qui se tenait à l’écart.

— Et de quoi ? reprit Loveit.

— De mal faire.

— Peur de mal faire ? répéta Tarlton en imitant si bien le ton de Hardy que chacun se mit à rire. Dis plutôt qu’il a peur du fouet.

— Non, il n’a pas plus peur du fouet que toi, Tarlton ; mais je voulais dire…

— Que nous importe ce que tu voulais dire ! Pourquoi viens tu te mêler de nos affaires avec ta sagesse et tes grands mots ? Personne ne t’a prié de te déranger pour nous. Mais nous nous adressons à Loveit parce que c’est un bon enfant.

— C’est justement pour cela que tu ne devrais