Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/325

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Moi aussi, j’ai perdu la tête au premier moment. Mais tout est bien qui finit bien. C’est une folie, ne nous faites pas de questions à ce sujet, mademoiselle… Allons, monsieur Frédéric, venez chez moi, que je vous donne de l’eau, et quittez au plus vite ces habits de malheur. Dépêchez-vous, de peur que vos parents ne rentrent subitement et ne vous trouvent en cet état.

— Ne crains pas ton père ni ta mère ; ce sont tes meilleurs amis, dit soudain une voix calme et grave.

— C’était le vieux quaker.

— Oh ! monsieur, monsieur Éden…

— Ne me trahissez pas ; dit tout bas Mlle Thérèse à Frédéric.

— Je ne songe pas seulement à vous… Laissez-moi parler… Je n’ai rien à dire sur votre compte.

— Ah ! mon Dieu ! j’entends la voiture de M. et Mme Montagne !

— Madame, reprit Sophie, mon frère ne redoute nullement la présence de papa et de maman. Laissez-le parler… Il va dire la vérité.

— Assurément, mademoiselle Sophie, je ne veux pas empêcher votre frère de dire la vérité. Mais je crois seulement que ce n’est pas ici le lieu et le moment, en présence de tous les domestiques de la maison. Il me semble qu’un corridor rempli de