Page:Edgeworth - Contes de l enfance.djvu/47

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rappelles la peur que le chien nous a causée la nuit dernière ?

— Je le crois bien.

— Eh bien ! rassure-toi, il ne nous en causera plus.

— Comment cela ?

— Regarde. »

Et Tarlton montra à son camarade un paquet enveloppé d’un mouchoir bleu.

« Qu’est-ce que cela ?

— Vois.

— Et mais, c’est de la viande. Qui donc te l’a donnée ?

— C’est Tom, le garçon, moyennant six sous.

— Et c’est pour le chien ?

— Oui. Je veux me venger de lui, et l’empêcher de recommencer.

— L’empêcher de recommencer ! mais c’est donc du poison ? s’écria Loveit avec horreur.

— C’est du poison, mais pour un chien seulement ; tu penses bien, ajouta Tarlton un peu confus, que je n’aurais pas voulu me procurer du poison qui tue les hommes. »

Loveit regardait avec stupeur ; puis, après un moment de silence, il dit à Tarlton d’une voix indignée :

« Je ne vous connais plus, je ne veux plus avoir rien de commun avec vous.