et, pendant qu’il se disposait à y aller, Loveit aperçut dans sa poche le coin d’un mouchoir bleu. Cette vue réveilla en lui les plus pénibles émotions ; il se leva aussitôt, et se mit à la fenêtre du dortoir qui donnait sur la prairie. Il pouvait ainsi voir tout ce qui allait se passer.
« Que fais-tu donc là ? demanda Hardy. Pourquoi ne te couches-tu pas ? »
Loveit ne répondit rien ; il continua de regarder par la croisée, et ne tarda pas à voir Tom se glisser le long de la prairie ; monter sur le banc qui leur servait pour sauter dans le sentier, et se rendre de là dans le jardin du voisin.
« Il va le lui donner ? s’écria Loveit avec une émotion difficile à dépeindre.
— Qui et quoi ? demanda Hardy.
— Oh ! le méchant, le cruel !
— Qui est-ce qui est méchant ? qui est-ce qui est cruel ? explique-toi. »
Et Hardy, prévoyant un danger à courir ou un malheur à empêcher, exerça sur Loveit assez d’ascendant pour se faire expliquer ce qui se passait. S’habiller sur-le-champ et courir après Tom ne fut pour lui que l’affaire d’un moment.
« Prends garde, lui dit Loveit, ils ne me le pardonneront jamais. Oh ! je t’en prie, ne me trahis pas, ne dis pas que je t’en ai parlé.