Page:Edgeworth - L Absent tome 1.djvu/132

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cernait guère qu’à la grâce de ses mouvemens, ou lorsqu’un rideau, soulevé un moment, laissait tomber un rayon de soleil sur son visage et sur ses boucles négligées.

On peut passer bien des choses, à raison d’une fièvre rhumatismale et d’une fluxion sur les yeux ; cependant il paraîtra étrange que lady Clonbrony fût assez aveugle, assez sourde, pour ne rien voir et pour ne rien entendre durant tout ce temps : on s’étonnera qu’ayant vécu si long-temps dans le monde, il ne lui vint pas une seule fois dans la tête qu’il était imprudent d’avoir pour garde-malade une jeune demoiselle de dix-huit ans au plus, et surtout une jeune personne comme celle-là, alors que son fils, qui n’avait pas vingt-un ans, et quel fils ! venait la voir tous les jours. Il en fut pourtant ainsi. Lady Clonbrony n’avait aucune idée de l’amour, elle en