Page:Edgeworth - L Absent tome 1.djvu/32

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

rale, pour déprécier ou juger avec malveillance une contrée sœur. Son expérience lui avait appris que, malgré la réserve de leurs manières, les Anglais avaient le cœur chaud ; que, s’ils n’étaient point empressés à faire de nouvelles connaissances, ils devenaient des amis solides quand on avait obtenu leur estime et leur confiance. Il avait formé des amitiés en Angleterre ; il reconnaissait la supériorité, en fait d’instruction et d’agrémens, de la société anglaise ; mais son propre pays lui était cher par des souvenirs d’enfance, et par ce sentiment de patriotisme et de devoir qui l’attachait à l’Irlande. « Et serai-je aussi un absent ? » fut une question qui résulta de ses réflexions ; une question à laquelle il n’était pas encore préparé à répondre d’une manière positive. En attendant, la première affaire qui l’occupa, dans la matinée, fut une commis-