Page:Edgeworth - L Ennui.djvu/21

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vassaux, je n’entendois que paroles flatteuses, que complimens, que félicitations. Cette agitation, ce tumulte, me tinrent éveillé quelques semaines ; le plaisir de la propriété étoit nouveau pour moi, et j’en savourai avidement les premières jouissances. À la rigueur, je ne puis pas dire que je fusse heureux ; mais la vaste étendue de mes domaines m’avoit comme dilaté l’esprit. En Angleterre, j’avois des biens considérables ; et à l’extrémité de l’Irlande, dans un des comtés voisins de la mer, j’étois seigneur de terres immenses qui entouroient l’antique château de Glenthorn. Noble monument des âges reculés, ce château seul en valoit dix de ce siècle dégénéré. Il étoit placé dans une situation vraiment romantique, du moins autant que j’en pouvois alors juger, d’après un tableau