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Page:Edgeworth - L Ennui.djvu/299

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décidai cependant à le sonder sur le compte de lady Géraldine. J’attendis l’occasion favorable, et je crus un jour l’avoir trouvée. Nous regardions les gravures de l’Éléonore de Burguer et il me cita sur ce poëte une anecdote qu’il tenoit depuis peu d’un baron allemand.

Burguer fut charmé d’un sonnet qu’une beauté inconnue lui avoit adressé en l’honneur de sa poésie. Il répondit sur le même ton ; et après quelques louanges réciproques, ils se persuadèrent qu’ils étoient amoureux l’un de l’autre. Sans s’être vus, ils résolurent de s’épouser ; à la première vue le mariage fut conclu, et ils se séparèrent bientôt après. En d’autres mots le poëte fut terriblement trompé par la belle étrangère, et celle-ci se consola dans les bras d’un autre époux.