Page:Edgeworth - L Ennui.djvu/458

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quoiqu’Ellinor, dans un moment de désespoir, m’eût menacé de révêler le mystère de mon existence, je savois qu’elle souffriroit tout, plutôt que d’exécuter cette menace. Elle m’aimoit tant, elle étoit si fière de moi, que je pouvois compter sur sa discrétion. L’horrible idée de causer la mort d’un de ses propres fils, avoit pu balancer un instant sa tendresse pour moi ; mais il étoit peu probable qu’une pareille épreuve eût lieu une seconde fois ; jamais ses remords ne l’eussent portée à publier une semblable découverte, toute sa vertu consistoit à être fidèle envers les objets de son affection, et aucune notion de justice ou de délicatesse ne venoit troubler son esprit ou alarmer ses sentimens. Disposée à sacrifier pour ceux qu’elle aimoit tout ce qu’elle possé-