Page:Edgeworth - L Ennui.djvu/484

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ver que dès qu’il eut connoissance de la perte que je venois de faire, il me traita avec plus d’égard et de respect que lorsqu’il ne devoit se considérer que comme mon subordonné. Nos comptes furent bientôt réglés. Quand ils eurent été arrêtés et signés définitivement, M. M’Léod s’approcha de moi, et me dit d’une voix basse, mais très-émue :

« Je fais peu de protestations, mais quand une fois j’ai professé de l’amitié pour un homme, il peut compter sur moi pour la vie. La noble conduite que vous avez tenue me remplit pour vous d’estime et d’admiration. »

Pendant qu’il prononçoit ces paroles, M. M’Léod me tenoit la main serrée dans la sienne, et des larmes couloient de ses yeux. Il falloit qu’il fût profondément touché pour me donner cette preuve honorable de sa considération ;