Page:Edgeworth - L Ennui.djvu/566

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sorte mon isolement, j’étois disposé à donner une interprétation défavorable aux paroles de Cécilia, et je m’imaginois qu’elles avoient eu pour but de m’avertir que je ne devois pas nourrir plus long-temps de fausses espérances ; qu’il faudroit tôt ou tard qu’elle cédât à l’autorité de sa mère, ou peut-être à l’inclination qui l’entraîneroit vers quelqu’un de ses riches et brillans admirateurs. Cette idée m’eût plongé dans le découragement, et en perdant l’espoir, j’aurois perdu toute mon activité, si je n’avois eu à opposer à mes craintes l’air de satisfaction qui s’étoit peint sur la figure de lord Y*** au moment où Cécilia m’avoit parlé. Il falloit certainement qu’il eût entendu ces paroles dans un sens favorable, autrement, son amitié pour moi en eût souffert, et jamais il n’auroit contribué