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Page:Edmond-Mandey-La Vertu d Alfred-1924.djvu/61

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— Ça, par exemple, ça dépasse tout ce que je pouvais imaginer, déclarait M. Valentin, mais c’est fou ! c’est impossible ! Je ne peux pas donner mon consentement à une pareille union.

— Pourquoi donc, après tout ?

— Mais parce que… parce que Adrienne a trente ans et qu’Alfred n’en a que vingt.

— Et après, qu’est-ce que ça fait, si ça leur plaît ?

— Et puis parce qu’on n’épouse pas sa tante…

— Oh ! une tante par alliance !

— Et les Durand, qu’est-ce qu’ils diront, les Durand ?

— Ils diront ce qu’ils voudront… Je sais une chose, c’est que nous retrouvons tout l’héritage de l’oncle Rouchaud.

— Tu dis : « Nous retrouvons ». Tu devrais dire « Alfred retrouve. »

— Alfred ne nous oubliera pas, ni nous, ni sa sœur…

— Enfin, je veux réfléchir avant de répondre,

— Faisons mieux que cela. Partons pour Paris.

— Sans prévenir.

— Naturellement, sans prévenir. En arrivant à l’improviste, nous serons mieux au courant.

— Sacré Alfred, va !… Il appelait cela des marques d’affection de plus en plus grandes…

— Comment tu supposes que…

— Qu’ils n’ont pas attendu notre consentement pour… naturellement.

Le lendemain, les époux Valentin et leur fille débarquaient et se faisaient conduire en voiture chez Adrienne.

Mais là une surprise nouvelle et bien plus grande encore que celle de l’avant-veille les attendait.

Lorsqu’ils demandèrent si Mme Rouchaud était là, on leur répondit :

— Mais non. Aujourd’hui, elle marie sa cousine !

— Sa cousine ! Quelle cousine ?

— Eh bien ! sa cousine, quoi, elle n’en a pas trente-six. C’est la sœur de son cousin, M. Alfred…

— Comment dites-vous, la sœur de M. Alfred ?

— Oui, même que le mariage civil a eu lieu hier et que