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Page:Edmond-Mandey-La Vertu d Alfred-1924.djvu/64

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— Oui, papa, vas-y… Ça n’était pas dans le programme tout à fait… mais ça fera bien quand même.

— Alfred, quel est ce langage ?…

Déjà les regards des invités se tournaient vers les nouveaux venus. Paul s’avança :

— Monsieur, dit-il au beau-frère d’Adrienne, je n’ai pas le plaisir de vous connaître…

— Moi non plus, mais ce que je peux vous affirmer, c’est que vous avez été indignement abusé…

Et M. Valentin, élevant la voix, s’écria :

— Je répète que cette femme n’est pas ma fille, qu’elle n’est aucunement la sœur de mon fils Alfred ici présent…

Paul sourit :

— Vraiment ?…

Mais Adrienne s’avança, et, au milieu du cercle qui s’était formé autour d’eux, elle dit à son tour :

— Monsieur a parfaitement raison… mon cher… la personne que vous avez épousée n’est pas sa fille…

— Qu’est-ce que cela signifie ?… dit Paul,

Et s’adressant à sa jeune femme :

— Que veulent-ils dire ?…

— Monsieur n’est pas mon frère… pour ça, c’est vrai…

— Mais alors… qui êtes-vous donc ?

— Qui elle est ?… Mon ancienne femme de chambre… que j’ai trouvé amusant de vous faire prendre pour épouse légitime, puisque vous étiez si amoureux d’elle…

— Comment, Madame, vous avez fait cela ?…

— Oui, Monsieur, j’ai fait cela…

Et elle ajouta, bas pour Paul :

— Mon petit, voilà comment je me venge, moi…

— Et vous vous êtes prêtée à cette infâme comédie, s’écria Paul en s’adressant à Julie…

— Dame ! Vous me faisiez la cour, n’est-ce pas… alors…

Le père de Paul s’avança :

— Par exemple, ne croyez pas que cela va se passer ainsi… Ce mariage est nul… Et je déposerai une plainte pour faux en état-civil, cela vous mènera loin.

Adrienne éclata de rire :