— Il n’y a pas de faux, Monsieur le Procureur, votre fils a bien régulièrement épousé Mlle Julie-Albertine Laroche, ici présente, qui est à présent sa femme… au nom de la loi…
« Quant à ma véritable cousine que voici, elle ne s’est jamais appelé Laroche, mais Valentin, comme son frère Alfred et son père.
— Parfaitement comme moi, appuya le beau-frère d’Adrienne…
— Ça n’empêche pas que j’ai été odieusement trompé…
— Ça n’empêche pas que vous êtes régulièrement marié…
— Et que je suis Mme Paul Declaux, déclara Julie en souriant… Monsieur mon mari, il faut en prendre votre parti…
— Je divorcerai.
— Il faut un motif !…
— En tous cas, cette femme n’entrera pas chez moi…
— Voyez donc, s’écria Julie, vous n’avez pas toujours fait fi de moi ainsi…
— Une femme de chambre !… répétait M. Declaux père… Une femme de chambre porter mon nom…
— Et je le porterai, oui, Monsieur le Procureur… tant que je ne serai pas divorcée…
— C’est bien ! Nous nous retirons…
Et toisant Julie, il ajouta :
— On ne pénètre pas ainsi dans une honorable famille… ma fille…
— Votre belle-fille, parfaitement.
Quant à Paul, il était médusé…
Il voulut pourtant être beau joueur, et dit en s’adressant à Adrienne :
— Madame, je ne voudrais pas vous priver des services d’une servante aussi dévouée… Je vous la laisse…
Et il voulut se retirer.
Mais Julie le rattrapa :
— Pas du tout ! Pas du tout ! La femme doit suivre son mari. Je ne vous lâche pas…
La plupart des invités s’étaient retirés discrètement. Les