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Page:Edmond-Mandey-La Vertu d Alfred-1924.djvu/66

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quelques-uns qui restaient s’amusaient et Paul sentit que les rieurs n’étaient pas de son côté…

Il se retira donc, laissant Julie le suivre.

Celle-ci, d’ailleurs, une fois dehors, lui dit :

— Il ne faut pas m’en vouloir… C’était pour obéir à Madame… Mais je divorcerai bien si vous voulez…

Paul la regarda et il lui dit :

— Nous verrons cela plus tard. Pour aujourd’hui, puisque vous êtes ma femme, je vous prie de m’accompagner.

Elle l’accompagna si bien que le lendemain matin elle se réveillait dans le lit de l’ex-amant d’Adrienne.

Ils eurent alors une explication et Paul lui dit :

— Évidemment, tu ne peux pas rester ma femme… quoi que ça attraperait bien cette rosse d’Adrienne.

« Mais si tu veux, tu seras ma maîtresse… et tu prendras sa place. »

Julie ne demandait pas mieux, et cet accord fait sur l’oreiller fut signé de plusieurs baisers.

Cela n’empêcha pas Adrienne d’ailleurs de jouir de sa vengeance, car ce pauvre Paul fut si penaud de l’aventure, il craignit tant le ridicule qu’il ne reparut plus au Palais pendant plusieurs mois.

Tandis qu’il divorçait, Adrienne, elle, se mariait.

Elle épousait son neveu Alfred pour lequel elle se sentait une passion de plus en plus grande…

Elle se disait bien que pour l’avoir pris si jeune et si novice, son mari le lui ferait payer un jour en la trompant… Mais cela, c’était de l’avenir — lointain pensait-elle — et elle profitait en attendant du présent.

Quant à la famille Valentin, elle s’installa définitivement à Paris, et Adrienne ayant promis de doter la sœur d’Alfred lorsqu’elle voudrait se marier à son tour, tous furent heureux… L’histoire ne nous dit pas s’ils eurent beaucoup d’enfants.

FIN

Fontenay-aux-Roses. — Imp. Louis Bellenand et fils. — 33.109.