Page:Edmond Mandey L amant de Gaby, 1924.djvu/53

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— Oui, il a de la chance… hein !… Et, vous voyez, il me laisse en plan cet après-midi…

— Mais vous m’aviez dit que vous l’attendiez…

— C’est vrai ! Mais il ne vient pas… Que fait-il donc ?… Cependant, sa lettre me disait bien de venir le voir aujourd’hui… Voyons…

Et, pour se convaincre, Irène s’en va à son sac duquel elle extrait la lettre de Roger…

— Ah ! Zut ! dit-elle… Que je suis bête… C’était pour demain… Aujourd’hui, il est à l’aérodrome !…

— Autant dire, chère enfant, que votre amant s’est envolé…

En entendant Anselme s’exprimer ainsi, Irène pense soudain « qu’il se dégèle » et que peut-être le moment va venir d’achever complètement sa mission…

Aussi pousse-t-elle un profond soupir, un soupir rempli de promesses pour celui qui saurait le comprendre.

Or, Anselme, tout cocu qu’il est, sait comprendre les soupirs des petites femmes… Surtout lorsqu’il s’agit d’une petite femme qui se promène en chemise devant lui… Et il déclare :

— Voilà un soupir qui en dit long !… Cœur qui soupire n’a pas ce qu’il désire…

— Ah bah !…

Et Irène constate, non sans satisfaction, que les regards d’Anselme ne se détachent pas d’elle,

Après s’être arrêtés longtemps sur ses mollets, ils sont remontés plus haut et détaillent complaisamment les formes que laisse deviner la chemise d’étoffe fine…

Elle pense que Trivier est à point, et elle lui lance :

— Non, mais, quand vous aurez fini de me regarder ainsi ? Qu’est-ce que j’ai donc de si curieux ?…

— Vous avez que vous êtes mignonne comme tout, que je vous trouve merveilleusement faite…

On suppose bien qu’il n’en faut pas davantage pour qu’Irène consente à capituler et à exécuter la dernière partie de son programme,

Aussi saute-t-elle sans façon au cou d’Anselme.

— Eh bien ! si je te plais, moi aussi je te gobe, mon gros