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« Seulement, tout ça, c’est très beau… mais il m’a laissée là après m’avoir bien mise en train… Zut alors, je ne voudrais pourtant pas me rhabiller sans avoir rien eu… »

Or, à ce moment, Baptiste, l’ordonnance de Roger Brémond, passait dans le couloir.

Irène l’appela, et, comme il demandait ce « que Madame désirait »…

— Voyons, lui répondit-elle… est-ce que ça se demande. Quand on voit une femme en chemise, ça se devine !…

— Par exemple, Madame…

— Allons, dépêche-toi, imbécile… et ne fais pas le Joseph…

Baptiste avait compris… Il ne fit pas le Joseph… et Irène, lorsqu’elle se rhabilla, avait eu sa part d’amour. Avouez qu’elle y avait bien droit.

ix

Les confidences d’Anselme


Pendant qu’Irène se consolait ainsi avec l’ordonnance de Roger, Anselme regagnait d’abord son bureau, avant de retourner chez lui où l’attendaient Gaby, de retour de chez sa tante et le lieutenant, qui devait ce soir-là, comme par hasard, dîner avec ses amis.

Roger et Gaby se demandaient ce qui s’était passé dans l’après-midi et comment s’était terminée l’entrevue qu’ils avaient si habilement ménagée entre Anselme et la légère Irène.

Ils ne doutaient d’ailleurs pas que celle-ci n’ait réussi à faire chanceler la fidélité du mari de Gaby, et tous deux s’en félicitaient. Roger se trouvait presque réhabilité à ses propres yeux…

Les deux amants se communiquaient donc leurs espoirs en attendant Anselme, qui tardait à venir.

— Il est en retard, dit Gaby, c’est sûrement cela… Il nous a trompés…

— J’en étais bien certain… Irène aura tout mis en œuvre pour précipiter sa chute !