mariage et comme il déplaît à ma nièce, il vaut mieux n’en plus parler.
Sur quoi, elle prit congé et sortit.
Une fois dehors, elle reprit sa physionomie souriante et se dit : « Ces deux enfants-là s’adorent ! Quand ils seront un peu jaloux l’un de l’autre, tout ira bien ! »
Lorsqu’elle se retrouva seule avec sa nièce, elle eut garde de lui faire savoir qu’elle était au courant de ce qui s’était passé entre Laure et le jeune ingénieur.
Elle lui dit seulement :
— Après tout, tu as peut-être raison. Ce Gérard n’était pas le parti qui te convenait et je m’excuse de t’en avoir parlé.
Laure la regarda puis, au bout d’un instant, posa la question qui lui brûlait les lèvres :
— Qu’a-t-il répondu ?
— Mon Dieu, pas grand’chose. Sa mère a été assez froide.
« Quant à lui, il m’a semblé s’incliner facilement devant ton refus. Je m’étais trompée certainement sur ses sentiments !
Laure l’arrêta pour déclarer nerveusement :
— C’est bien ! N’en parlons plus ! Et une autre fois, ne te mêle plus de me trouver un mari !
— Je m’en garderai bien. Pour ce que ça me réussit !
Pourtant, le soir, Laure ne parvint pas à s’endormir. Malgré elle, elle revivait les moments passés dans la journée avec le jeune homme, elle cherchait à retrouver les sensations qu’elle avait éprouvées lorsqu’il la tenait dans ses bras, et, fermant les yeux, tout bas, elle prononçait son nom : « Gérard ! Gérard ! »
Puis elle murmurait :
— Non | Ce n’est pas vrai ! Il ne peut pas en avoir pris facilement son parti !
Elle s’attendait, dès le lendemain, à le voir accourir chez elle, ou au moins à recevoir une lettre de lui, mais rien ne vint.
Cependant Gérard avait bien écrit ; il avait passé la nuit à rédiger une longue lettre, qu’il avait recommencée plusieurs fois.
Finalement, il l’avait expédiée ainsi conçue :
« Vous ne pouvez m’empêcher de vous donner ce nom après ce qui s’est passé hier entre nous.
« Je ne peux croire, après les moments d’inoubliables