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Page:Edmond Mandey Le Chateau 1910.djvu/10

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CONTESET NOUVELLES 1 LECHATEAU LorsquelecomtedeRoquemaren’eutplus Bevautlui quequelquesbilletsde mille francs,dernièresépavesdesafortune,il se Idécidaà vendresonchâteau,l’antiquemanoirqu’avaitfaitconstruire, autempsdes Croisades,l’ancêtreGuyle Vaillant.4 Lecomteavaitperdutoutsonavoirdans fclesspéculationsmalheureuses, surlesconseilsd’hommesde financesplus habiles ^qu’honnêtes. Il neluirestaitplusquetrois inâllefrancsde rente,le revenudescent faillefrancsquiconstituaientleprixdela ^entedesonchâteau ; pourlui,c’étaitla - misère,et il préféraitcachercette’misère 1dansla grandevilleplutôtquedeparaître - kiiminuéauxyeuxdespaysansquiavaient v.conservél’habitudedel’appeler« leChâtelain ». Devantla difficultédevivreaveclepeu derentesqu’ilpossédaitencore,l’impossibilitéd’ajouterà sesmaigresressourcesleproduitd’ungainhonorable, ilvoulutdemander aujeul’argentquiluimanquait.Il entama ainsisoncapitaletunjour,aprèsunegrosse pertesurun champdecourses,il nerenarut pluschezlui. Lelendemain,onrepêchait soncorpsdansla Seine. LacomtessedeRoquemarerestait-seule Avecsonfils,Paul,âgédetreizeansalors. Descentmillefrancsqu’avaitproduitsla ventedu château,vingtbilletsde mille francsavaientétéépargnésparle comte. Lacomtesseétaitunefemmecourageuse. Elleavaitentourésontmaridessoinsles

  • plusaffectueuxpendantla findesavieet

,, tenté,autantqu’ellele pouvait,d’atténuer pourluil’amertumedelamisère,maiselle n’étaitpasparvenueà redonnerducourage aucomte,ellen’étaitpasparvenueà insuffleraudésespérél’énergiequ’illui aurait fallupourtriompher,dansla luttepour la vie. Cecouragequiavaitmanquéaupère,elle voulaitledonneraufils. Paulde Roquemarene manquaitpas d’énergie ; la perspectived’uneviedetravailnel’effrayaitpointMaisil luisemblait souffrird’unmalétrange ; il restaitdelonguesheuressongeur, lapenséeperduedans unlointainignorédeceuxquil’entouraient

unetristesseperpétuellevoilaitsonregard v etnulnepouvaitsavoirà quoiil pensait ¡ ainsi,nul,pasmêmesamèrequepourtant il adorait.Lejeunecomteserappelaitson enfance,lesannéesvécuesaugrandsoleil, danslesbois,àtraversleschamps,respirant J’airquen’empuantissaient pas les relents d’usineoulespoussièresdesrues.Laville luisemblaitcommeuneimmenseprisonet il avaitla hainedecetteprisonquil’avait priscommeuneproieet nevoulaitplusle lâcher.Sonrêveeûtétéde vivreignoré, - perdudansuncoindeterre,danslecoin deterreoùil étaitné,et s’iln’enparlait «jamaisà samèrec’étaitpournepaséveiller - enelledessouvenirstroppénibles. Pourtantlorsqu’ileutvingtansil fitpart desesprojetsàœllequil’avaitélevé :il

voulaitpartirpourla Tunisie ;on’luiofftaitunemploichezuncolonet,

avecce qu’ilgagneraitlespremièresannées,il pourraitplustard, àsontour,avoiruneexploitationàlui. .Mais,avantde.s’expatrier,ildésiraitrevoirunedernièrefoislechâteaude Roquemare. Lacomtessen’avaitrienà refuserà son -fils.Comprenantqu’ellenepouvait«s’opposer à cequ’ildemandait,elleconsentit,malgré lessouvenirsdupasséquedouloureusement

  • cevoyageallaitraviverenelle,à accompagnersonenfant.

• Paulmarchaitallégrerrient.Sonregard s’étaitaniméextraordinairement

ils’arrê-

• taitparfoispourcontemplerlescollinesboi-- séesqu’onapercevaità l’horizon,po.urchercherà distinguer,au-furetà mesurequ’on approchait,lasilhouetteduvieuxmanoir.Sa mèresouriaittristement,mais,à le voirsi heureuxderespirerà pleinspoumonsl’air natal,,elle oubliaitle douloureuxcalvaire qu’elleavaitgraviet queluirappelaitsi • ,vivementcepèlerinageversle passé.A roréed’unbois,unejeunefillepeignaitun paysageysontableaureprésentaituneaile dpchâteau.Pauls’àrrêtaauprès’d'elle.Elle nes’effrayad’ailleurspointetréponditmême aè façontrèsgracieuseaux questionsdu - comte.A un légeraccent,lejeunehomme • s’aperçutqu’elleétaitAnglaiseou Américaine. Elleétaitd’ailleurstrèsfineet fort jolie,commele sont.souventles Anglo- • Saxonnes. - Vousn’êtespasdupays ? ’demandat-elle. • Non,nousvenonsîleParis.Mais, „ajoutalejeunehomme,est-celechâteaude Roquemarequevouspeignezlà ?* - : - Oui.Vousleconnaissezdonc ? -- !

—Non,maisonnousa ditquec’étaitun 

yes raresmanoirsquiaientconservéleur aspectdumoyenâge.C’estpourquoinous serionsheureuxdelevisiter. ’„—Oh !mais,dit lajeunefille,onnele visitepasainsi.Il fautdemanderl’autorisationaupropriétaire. x i k- Qu’àcelanetienne ; ilnerefusesans doutepas.- —Il neditjamaisoui. —Il nelaisseraitpasrepartirainsides touristesvenusdeParis. - Ilena laissépartirbiend’autres. - Pourtant,hasardalacomtesse,j’avais entendudirequ’autrefoislaporteétaittoujoursouverteauxvisiteurs. . —Oui,.jadis,au tempsdu comtede Roquemareet aussiunpeuavecledernier propriétaire.Maismaintenantiln’enestplus ainsi : lenouveaupossesseurdudomaineen a barricadélesportes. —Etquiestcethommepeuaimable ? —WilburAcferson. —Quoi,ditla comtesse,le milliardaire américain

?1 

- Parfaitemëiit,réponditlàjeunefille. [i—Vousleconnaissezsansdoute,etpeutêtrepourriez-vouslui demanderde lever pourmamèreet moil’interdictiond’entrer. - Ilmelerefuseracertainement. - Mais,enfin,quelleraisona-t-il ? - Il ena uneexcellente.Peut-êtreconsentira-t-ilà vousla direparcequevous venezdeParis.Si vousvoulezvousprésentercetaprès-midi, il est probableque j’auraiobtenudeluiqu’ilvousreçoive. —Soit,réponditPaul,à cetaprès-midi. Maisjeseraisdésolé,mademoiselle, depar- tirsansvoirlechâteau.Toutefois,si jene puisyparvenir,aumoinsvoudrais-jeenemporterunsouvenir. Vousvendezsansdoute cesétudesquevousfaites ? - Non,monsieur,dit-elle,je ne les vendspas. Jelesgardepourmoi. Etcommele jeunecomteparaissaitattristédenepouvoiracheterundes. tableaux oùla jeunefilleavaitreprésentéle vieux manoir,elleeutunélanspontané : —Je ne saispourquoi,monsieur,vous semblezavoirbeaucoupdepeine.Sicen’est quepourcesmauvaisespetitesétudes,je vaisvousendonnerune,maisà unecondition, c’estquevousneiarevendrezpas. —Oh ! s’écriaPaul,pensez-vousquejamaisjecommettraisuntelsacrilège ? . Celafutditsurunteltonquela jeune fille,stupéfaite,regardalecomtesanscomprendre, maisellefutconvaincuedesasincérité. —Alors,ajoïita-t-elle, jevaislasigner. Et dansl’anglede la toilesonpinceau traçacesdeuxnoms,quelurent,surpris,la comtessedeRoquemareet sonfils :Fanny Acferson. Paulvoulutquestionner,maisl’Américaineluidit :

—Acesoir,monsieur,je feraiensorte quemonpèrevousreçoive. LorsquelecomtedeRoquemareetsamère se présentèrent,un domestiquenègrevint leurouvriret lesavisaqueM.Acfersonles attendait. Ilsnepassèrentmêmepaslepontlevis. L’Américainse tenaitsousunbosquet,à quelquespasdel’entrée. Aprèsavoirmvitélesvisiteursà s’asseoir, il leurparlaainsi : - Je regrettebeaucoupquevousvous soyezdérangéspourvenirvoirle château, maisje nedonneà personnel’autorisation delevisiter. —Cependant,monsieur,hasardala comtesse, autrefois. —Autrefois,répliqual’Américain,c’était autrechose.Ceserapeut-êtreencoreautre chosedansl’avenir,mais,pourle moment, onnevisitepaslechâteau. - Aumoins,ditPaul,nousendonnerezvouslaraison. — :Jevousla donnerai,certes,parce-que vousvenezde Pariset pourrezpeut-être m’aiderdansla réalisationdemesproiets. «Lorsqu’ily a deuxansj’aiachetéce manoir,l’imbécilequil’avaitpossédéavant moil’avaitabîrrà ?.Unarchitectemeconfia qu’ilavait,en faisantbâtiruneaileetcomblélesfossés, détruitlabeautédél’œuvre. Moijenem’yconnaispas,maisje voulais unvieuxchâteauféodalquifûtauthentique ; alorsj’ai fait abattreles bâtimentsqui étaientdetropetj’aifiaità nouveaucreuser lesfossés. « Maintenant,lechâteauestcommeautrefois. Maiscelanemesuffit-pasencore.Dans un.châteaucommecelui-ci,monavisestqu’il fautunnobleauthentique.Moi,je ne le seraijamais,maismafillepeutépouserun gentilhomme. Or,c’estuneidéeà moi,elle n’épouseraquel’héritierdéscomtesdeRoquemare. Jesaisqu’ilvità Paris,sousun nomd’emprunt ; depuisunanjelefaisrecherchervainement. « Et si j’interdisà tousl’entréeduchâteau, simoi-mêmej’habiteunpavillonisolé, c’estquej’aiencorecetteidéequela porte dumanoirnes’ouvriraquedevantlecomte deRoquemare,fiancédemissAcferson.» Unmoisplustard,missAcfersondevenaitcomtesseet Paulrentraitdanslechâteaudesespères, deuxfoisheureux,caril aimaitsafemmeet lerêvedesa vieétait xéalisé. Téa-1isé. EdmondMandey. FAITS DIVERS PARIS LabandedesTernes AttaquantlespassanteattardésquiJee hasardaientavant-hiersoirprèsdelaporte desTernes,desmalfaiteurs,trentai,emtr de lesdévaliser. "’-Ilss’enpremientà unpauvremendiant aveuglequandilsfurentdérangésparles ag-em-ts.t Labandeseréfugiaalorsdansuindébit du ; boulevard)Gouvion-Saint-Cyr. Mais, aprèsunsiègevigoureux,forcerestaaux agents,quiarrêtèrentquatreindividus, EugèneIhomas,Adrien’FérrïLôrit,Maurice Aubry,ArthurFrezele,-et deuxfemmes, AlbertineRachatetJoséphineMétinier. To’us’oe.s>individus,armésderevolverset de’poignards,oMétéenvoyésauDépôt. Lesratsd’hôtel Depuisunehuitainedejours,denombreuxvolsétaientcortnnisdansunhôtel, sis, 82,rue-Philippe-de-Girard. C’esten vBiinquelepatrondel’établissementavait tendupiègessur piègespour,prendreles voleurs,ceux-cidemeuraientdetTouvables. Or,hier,commeil accompagnaità sa chambreun nouveaulocataire,l’hôtelier aperçuitau deuxièmeétagedeuxfindividus, deslocatairesaussi,quiétaienten train)défracturerlaported’unechambre. Surprisainsià l’improviste,’les cambrioleursvoulurent-fuir, mais.l’hôtelierles, menaçad’unrevolverqu’il tenaità la main.QueIque’Sminutesaprès,ilsétaient arrêtés.Conduitsau commissariatdeM. Pontaillier,ilsdéclarèrentsenommerJean. Fusil,âgédevingt-cinqans,etAndréPrO’tin, âgédedix-huitans, EsontétéenvoyésauDépôt. Enrraisonduterme,visiterauxGrands MagasinsDufayell’expositiondémobiliers completspar milliers,sièges,.tapis,teintures, éclairage1,ménage,chauffage,outillage, literie,machinesà coudre,etc.Les. meubles50’rutgarantistroisansoulivrôsi francodeportoud’emballagepourtoutela France.,Nombreusesoattractions., elEVER56. B"HAIBSHÂHB -Ondemandeunjeunehommedeseizeàdix-huitans,ayantunebelleécriture,pré-sentéparsesparents. 1S’adresserauxbureauxduRadical,142,rueMontmartre,deneufàonzeheuresdumatin. PETITES NOUVELLES Descambrioleurspénètrentlanuit dernière, 35,ruedes Nonnaims-d’Hyères, et 40,ruedeRivoli,oùilsdérobentdenombreusesmarchandises. —Placedel’Hôtel-de-Ville, uniporteur auxHaiUes,JosephMerry,.est-assaiiEipar deuxrôdeurs,EmileBatagliniet Charles CaJsarueHi, quisontarrêtéspardesagents, aprèsqu’ilseurentdévaliséleurvictime. —Rue’deChâteaudun,unéboulementse produitdans-unetranchéecreuséepour l’installationd’unecanalisationéIednque. Uncommencement d’incendiea étééteint aussitôtparlesouvriers. —Encherchantunefuitedegaz,16,rue Dupetit-Thouars, dansuneboîteà lettres lumineuses,ungazierprovoqueuneviolente explosion,suivied’uncommencement d’in- ’cendie.L’ouvriera étégrièvementbrûléau visage., —.L’engintrouvéavant-hierrueduFerà-Moulin’n'étaitqu’unefumisterie. LaboîteenfernecOtntenol Üt, eneffet,quede la sciuredebois.Il enestdemêmepour la »bomb<e’»trouvéeà lagaredu.P.-L.-M. dansunwagonvenantd’Italie. —RueBeaubourg,-unéourt-circuitprovoqueuncommencement d’incendiedansle débitdevinsdeM.Clayal,marchandde vins. —Enmanipulantdumagnésiumdans sonatelier,59,rue desBatignoUes,-un photographe,M.GeorgesBriand,provorqueuneexplosionet sebrûlegrièvement auxmaïkifâet à la figure.. —Avenuede Villiers,un charretier, FrançoisBrouet,tombesousles rouesde soncamion.Onle transporteà Beaujon dansunétatgrave. —Deuxautosentrent,hier,encollision dansl’allée :centraledesjardinsduTrocadéro. Parsuiteduchoc,l’undes chauffeurs, JulesMeurdefroid,estprécipitésur ,semlvolant.Lapoitrinedéfoncée,il est transportéà Boucicaut. —Quaide Seine,la voitured’unboucherrenverseune’ménagère, Angélique Bélier.Danssachute,lamalheureusese briselebrasdroit.Elleestadmiseà Saint-Louis. - - ’.- Comme -iil rentraitchezlui,M. Léon Dor,marchanddepoissons,a étéassailli la nuitdernière,sousle viaducd’Auteudl, pardeuxrôdeurs,quil’ont dévaliséet frappéà coupsde’couteau.Leblesséa été conduità l’hôpitalBoucicaulSeeagresseurssontenfuite. - Uneélégantevoyageuse,descendue duneunhôteldela ruedeSaint-Quentin, oùelles’était faitinscriresousJenomde M’arieBertrand,venantdeMelun,.adisparulelendemaindesonarrivée, abandonnanbdiams-lachambreumibéb 6dequinze moisqu’elleavaitamenéavecelle.L’enfanta étéenvoyéauxEnfants-Assistés. RÉGION PARISIENNE Filletteécrasée MEAUX. —Hiermatin,aupassage&niveaudeVi ÍUenoy,prèsde’Meaux,unefillette d’unedizained’annéesa étéécraséepar l’expresisvenantdesArdennes. Les Tpibunau8-L’Eglisecontrel’école C’està 1adatedu13décembreprochain que commencerontdevantla première chambredela courlesdébatsduprocès quidiviseM.Luçon,archevêquedeReims, etlaFédération-desinstituteurs. RappelonsqueM.Luçons’étaitpourvu enappelcontrelejugementdutribunalde Reimsen.vertuduquelil futcondamnéà payer500francsdedommages-intérêts à l’Amicaledes-instituteursdelaMarnepour appréciationsinjustesformulées,parvoie delettrepastorale,ausujetdesmanuels d’enseignement laïque. Rébellionà mainarmée LejurydelaSeineastatuésurlecasdes quatremalfaiteursprécbcesqui,aprèsavoir tentédecambriolerunevilladeNogentsur-Marne, avaienttirénombredecoupsde feusurles.agentsintervenus,ainsique nousl’avonsdéjàexposé. Ontétécondamnés

àquinzeansdetravauxforcés,

Maurice-André Lebas ; à dix ansdetravauxforcés,Lucien-ErnestColleti-er ; à huitans decettemêmepeine,Clément-IsidoreHerissey. Chacund’euxdevra subirenoutre,dixansd’interdictiondeséjour. LejeuneCamille-Raoul Nicolas,âgé dequinzeansàpeine,a étéacquittécomme ayantagisansdiscernement.Ilseratoutefoisinternédansunecolonie, pénitentiaire jusqu’à-sa majorité. Suitesdegrèves Quelquesaffairesrelativesauxincidents degrèveontétéappelées,hier,devantla neuvièmechambre. Aproposdela grèvedes.réseauxdu Nord,le meunierAlphonseBarreaus’étaitprisdequerelleavecun. gendarmede serviceà lagareduBourget.Auplusfort dela discussion,le meuniermorditprofondémentlegendarmeà lamain.Enraisondecesfaits, le tribunalluia infligé sixmoisdeprisonet 50francsd’amende. Pourmenaceset voiesdefaitauxtravatHeurs, Henri’Kalewskyet l’électricien JulesPascaudontétécondamnés,l’unà sixjours,et l’autreà dixjoursdeprison. Injuresanglante Danslebu-tcertaindemortifierunpharmacien, dontla marchandisenelesatisfit pas,M.Martin,débitantdeboissons,l’avaittoutd’abordtraitéd’empoisonneur. Et, nejugeantpas,sansdoute,cettevexation ,suffisan,t.e, il avaitmislecombleà l’insolenceenajoutant :

—Vadonc.eh ! Parat !. Ilnrestpastrèsutilede rappelerqueParatestprécisémentlenomd’unpharmacien de’Vaugirarddontlesexcentricités,ronjugalesfirentquelquebruit, il ya plusieurs mois.L’jgnOtl"ant moinsquelesautres,l’adversairedeM. Martinportaplaintecontre luiendiffamation. Lahuitièmechambrea reconnula justesse »de sesgrie’fs,.éta condamnélemarchand )de vinsà 16francsd’amende. Triodefauxmonnayeurs LelsagentsdelaSûretéontarrêté,hi-er, troisétudiantsen médecinearméniensqui son.. !)soupçonnésde.selivrerà la fabricationdela faussemonnaie.Ilsontdéclaré senommerAchakNagariantz,KevorkNagariainitz-etKevorkBagdagariantz. Uneperquisitionfaiteà leur domicile, 27,rued’Uta,litdécouvrirune installation delaboratoiresuspecteet quantitédepetitscroissantsachetésdansdiversesbou- langeiriespourécouleravecfacilitéle.sfausselSIpièces. Contrairementà ce,quel’onavaitsupposéau premiermoment,lestroisinculpésn’appartiennentpasau groupeterroriste. Ilsontétéécrouésàlàdispositionde M.Bourgueil,juged’instruction. Gonsmisfaiiotss de peine Leprésidentdela Républiquevientde commuerenla peinedes.travaux,.forcésà perpétuitéla peinede mortprononcée contre : ValentinJoseph,condamnéle 22sleptembreparla courd’assisesdesVosges, pourparricide ; Jean-BaptisteetAntoineReuter,condamnésle 28septembreparla courd’assises delaHaute-Marne, pourtentativesd’assassinatsetvolsqualifiés. UNEEMPOISQNNEUSE CLERMONT-FERRAXD, 25octobre.—Lafemme Pommier,tenancièred’unemaisonclose,accuséed’avoirempoisonné sonmari,vientdefaire desaveuxcomplets. Ona arrêtécesoirsacomplice ;MarieValle, diteAnita,cuisinièrede l’établissement, qui achetal’arsenicquiauraitservià l’empoisonnement. TRIBUNE LIBRE Du L’ENSEIGNEMENT Lespériodesd’instruction desclasses1901à 1905 Avantlaloide1deuxans,lesinstituteurs, quifaisaientun an de servicemilitaire, avaientà accomplirtroispériodesdevinigthuitjours :

unedansliadisponibilitéet 

deuxdansla résrerve,mais’l'article41de laloidu21mars-1905leuraccordaitlafaveurd’êtredis’pensésde’r'un’e'deisdeux périodes. Cen’étaitdoncpasundroitproprement dit,cependantcettefaveurdevintdroit, et voicicomment : En 1907,noschefsbattirentle rappel pouirobtenirdesinstituteursla création dessociétés-deHr,-et,pourlesencourager, dDJIlissa circulaire-du26avril1907,leministre »de l’instruction,publique-ilisait,en parlantdespropositionsadoptéesparlà commissiond’étudesurrenseignementdu tir,commissionquicomprenaitdesreprésentantsdel’adminnstrationt dela guerre et del’administrationdel’instructionpublique :

’-' --’ 

« G0Leministredela guerredécide quela dispensed’une-desdeuxpériodes d’exercices,quelaloiluipermetd’accorder facultativementauxThstituteufrspublics, sera,attribuéededroitauxinstituteursassurantl’enseignementdu tir dansles école.» PUlLS"plusloin,toujoursdamslOimême circulaire,commepourinsisterà dessein et mettrecedroitenrelieif : « -Desoncôté,M.le ministredela grueroea décidédefairebénéficierdedroit dela di :spen !sed’unepérioded’instruction danslarés’e'rve.,prévueparla’]'oLde1905, lesinstituteursqui,justifierontd’uneparticipationactiveà l’enseignementdutir.— Signé : ARISTIDE BRIAND. » Auss’ÎIbonnombred’instituteursont-ils crééunesociétédetir,croyantfermement queliesipromessesfaites-seraienttiennes., quandtoutà coup,le14avril1908,un-an aprèslaloidu21mars1905estmodifiée,et l’article41si bienremanié,quelesinstituteurssontreplacésdansledroitcommun ) : onn’areconnaîtplusleursdroitsà la diispensed’unepériode. Cependant,il y a desexceptions : « Le ministrea décidé,ditM.Fusiisdansle PetitProvincialdu-10 juillet1909,le 11mai1908deconserverledroità ladispenseausxinstituteursqui, à la datedu 14avril1908,avaientaccomplilapremière périodederéserve.» Pourquoi-cetteanomalie,cetteinjustice ? N’avons-nouspasles’mêmesdroitsquenos collèguesde la classe1900,ouqueceuxde laclasse1901,quiontpuavoirbachance defaireleurpremièrepériodeavantleivote delafameuseloide1908 ?Ceuxdelaclasse 1900,qui,pourunecauseoupourunea’UJtre, n’ontpu faireleurpremièrepériode enmême’tempsqueleurscamaradesdela mêmeclasse,c’est-à-direen1907,sontsoumit 9a unautrerégtme.Est-cejuste ? «Parcequele Parlement,écritM.La Hire,dansleMpulaire,dieNantes,a mis sur piedd’urnefaçonvraimenthàtivelun articledeloiqueri,enn’obligeaitù rédiger commeon.l’a fait,onporteatteinteà des faitsacquis ; il y aeffetrétroactif,sans qu’uineconsidérationquelconquejustifie cettemesure. Il fautdoncquecetteinjnstŒcedisparaisse, etjecroisqu’iln’ya qu’unm-oyent : c’estde’recourirauxdéputésetsénateurs ; ilssaventcombiennousleursommesdévoués ! Qu’ilspensentdoncunpeuà nous aussi,et qu’ilsagissentsansretard ; la classe1901seraconvoquéepoursa derniièrepériodeenaoût 1911 ; il n’ya donc pasdetempsà perdre.Mais,hélas ! -UNINSTITUTEUR LAÏQUE. Aproposdetitres «  Voireéminentcollaborateur,M.Couyba, dénonçait,l’autrejour,la lutte ardente menéecontrelesécolesdela République partoutesliesréactions,sousle ;fallacieux prétextedeneutralité. J’espèrequ’unprochaindébatà liaChambreapporteradespreuvestellesqueles plusindifférentsverrontlepérilquecourt actuellementl’écolelaïque.. Pour’peuquevousvouliezcontinuerà nousouvrirnoscolonnes,vousserezédifié surcequeles cléricauxentendentparneutralitéet surl’abominablepressionqu’ils exercentvis-à-visdesmalheureuxpèresde famillepourlesembrigadersousleurbannière. Pouraujourd’hui,je mecontenterai1de révélerunprocédé,cherauxignoranitints, quifavorisele recrutementdu personnel desécoleslibres.Ils’agitde l’obtentiondes titres.Pourle brevet,cetteobtentionse faitcourammentparpersonneinterposée. Jeconnaisunex-frèrequia obtenucinq fois.lebrevetsimple ; uruautre,ttroisfois le brevetsupérieur. Je connaisdeuxdéfroqués,chargésde classedansde’sécoleslibres,quin’ontjamaisréussià unexamandubrevet. Vailà.dequellefaçonnosadversairesrecrutentleurpersonnel. Il leursuffitd’avoirquelquesbonesujetsquiseprésententaTJxexamens, tantôt à un endroit,tantôtà l’autre,souisdes nomsd’emprunt,pourqueles brevetés abondentà l’écolelibre. Quantaucertificatd’aptitude,exigépour dirigerurneécole,ontournéla difficultéde deuxfaçons : 1°Enlaissantnominativement à latête del’écolenuipatriarchequi)n’yparaît> mais,maisquipermetà toutunpetrsonoei destagiairesd’exercerà perpétuité ;# 20Il setrouveencore,danslecorpserigeignantlaïque, assezdecléricaux.dégmséa ! qui,unefoisà laretraite,s’empressentdei prêterleurnompourl’ouvertured’écoles libres.Jeconnaisuncertainnombredecets traîtres,passésà lamaisond’enface,qui se fontainsidesrentesen’ccwptoaÉtesort leursicollèguesdelaveille. Maisbientôtonsepasseradeleursservi* ces,carrobtentiofniduC.A.P. parpersonneinterposée »n’estpasimpossible.Oni y réussiracommepourlesbrevets,ce..qui feraquela garantiedestitresresteraun leurre.Sil’onn’arrivepasaumonopole, qu’onnese contentepasd’exigerdecee messieursles.mêmestitresqu’on.éxig.e deslaïques.J-eproposequela photog.m.,pMedes candidatssoitderigueurA tous’ lesexamens ; quecettephotographie,paraphéeparle candidatet légalisée,reste entrelesmainsdel’administration.Alors, mai,salorsseulement,onpourramettre’un termeà cettefraudescandaleuse^ — TROU-CELIER, instituteurà Altier(Lozère). DANS LES P. T. T. Concoursdedamesemployées Leconcoursdedamesemployéesdespostes, primitivementfixéaux13et14octobre, quiavaitétéreportéà unedateultérieure enraisondela grèvedescheminsdefer, auralieules27et28couran-tdansleschefslieudedépartements. . 1 THÉATRES LESPREMIERES

COMÉDIE-FRANÇAISE. —Cesoir,à huitheuresefi demie,pourlesdébutsdeM.LéonBernard,premièrereprésentation de : lesMarionnettes, coj médieenquatreactes,enprose. MM.deFéraudy,deFemey ; GeorgeGrand, RogerdeMonclars

CharlesGranvaî,ducde

Ganges

PaulNuma,Bonnières ; Jacquesde

Féraudy,deValmont

Lafon,Trévoux ; Ale-xan"

dre,PierreVareine ;GeorgesLeRoy,Langeac ; LéonBernard,Nizerolles

MmesPiérat,FernandedeMonclars
Fayolle,baronneDuriea ;

Maille,MmedeValmont

GabrielleRobinne,

MmedeJussy ; Provost,MmedéLancey. ;Jane Faber,MmeBriey. GA1TE.—Cesoir,àhuitheures,10*repfêseli^ tationdeQuoVadis ?

! 

—MlleAuroreMarcia,dontlesdébutsauthéâ* tredelaGaîtéontétésibrillantsetsichaleur reusementaccueillis,chanterapourlaseconde1 foislerôledeLéonoreduTrouvêre,derluinjeudi enmatinée. J PALAIS-ROYAL.- — M.GustaveQUiriion,directeurduthéâtreduPalais-Royal, désireuxdé donnerà lacritiqueunepreuve.dedéférenceet debonnevolonté,cèdeauxthéâtresduChâtelet etdesNouveautés lesdatesqu’ilsontfixéesel retientirrévocablement, pourlarépétitiongéné4 raieduMillion,l’après-midi duvendredi,à deux, heuresprécises.Lapremièrereprésentation aurai lieulesoirdumêmejour,à huitheurestrois quarts. -,- THEATRE REJANE.- MmeRéjane,envue* d’assureruneinterprétation horsligneà VOi.. seau.bleu,deM.MauriceMaeterlinck, avantson départpourl’Orient,donneravendredi-et samediprochains, dequatreà cinqheures,audition, danssonthéâtrede.larué Blanche,tj touteslesjeunesespérances, quetenteront,l’honneuretleplaisird’êtredetadie’tributioû-’de iai piècedugrandauteurdeMonnaVanna.- t Prièreauxjeunesetjoliesactrices,etsurtout ! auxenfants,desefaireinscrireau .théâtreRé-I jane,parlessoinsdurégisseurgénéral,M.Sa-l. verne. TRETEAU-ROYAL. —Depuishier4, ruaf Caumartin,aumilieudesscènesjoyeusesdelait revuetricentenaire Cambq.. ;tinages, laDansede l’Amouraffirmela grâceétrangedelajolie ; George.Lamignonneétoile,avecl’espiègle.. An- dréeGlady,danslaprochainerevueAllo !Allo !’ 606,créeraunevalsechantéedontletitreest laMonoplanette etlàmusiqueécriteparGeorges. Haakman. CONCERTS —SPECTACLES DIVERS JARDIN D’AccLIMATATION. —C’estRichardCœuf deLionquiferal’affichedelamatinéededemainjeudiauthéâtreduJardind’Acclimatation. Lechef-d’œuvre deGrétryserainterprétépar MM.Moncla,Richard

Bourgev,Blondel ; Durand,

SirWilliams

Delbos,FIorestan,etMmes

Minvielle,Laurette

dePalhen,Antonio ; Dyer-Marguerite.

Lareprésentation commencera parleChaletr chantéparMM.DurandetSylvaet MmeDu-i mand. Prixuniqueà touteslesplaces : enlocation, 1franc ; aubureau,1fr.50. "," - J CEUXQUIS’ENVONT.—NotreconfrèreGeorgeg Grison,duFigaro,vientd’avoirladouleurde perdresafemme,MmeLucyLéo,artistedramatique, officierd’académie.. (00LAMPES TANTALE de25b.économisent2,600Ir. en4,000K* LalampeTantaleest,en’effet’laplufl écooomiqueen mêmetempsquela plus robusteet la moinschère.des.lampesà QiDcandesc-ence à filamenttde.métaL 10à 200bougies.,20à 250volts.Lunjièréf blanche ; duréemoyenne : 800heures. Important : Nepas survolterla TantiaJe. Pazet Silva,55,rueSainte-Anne,et paaN tout.(LicenceRoussetteet Tôurnair-e.) E~I~’y~ :I’IH :mic~.M’] :M~iJi~’IJB ’1 ’certaino’ 'II (FEUILLETON DUcEXDÎCÀS -106- LeCrime ÿ du Docteur GRANDROMANDRAMATIQUE Ma GeorgesSpitzmûller TROISIEMEPARTIE LACHANSONDESVINGTANS - viRomandejadi9* - Modaussi,fitletziganeému,enpas-Tsantlamainsursonfrontcommes’ilseré- veillaitsoudain.Moiaussi,jesuisallé souventà Hermanstadt,avecmamère.Pétroseny, Hermanstadt

!. Voilàqueces 

nomsmerevienrrent,et leslocalitésqu’ils désignent,et millesouvenirsquis’yrattachent. -’-- —J’aihabitéensuiteIUausoobourg, laca- pitaleducomitat,repritlemédecin.Làs’est écouléemajeunessed’étudiant,la période heureusequia précédémondépartpour l’Amérique.J’allaisencore,néanmoins,souventà Hermanstadtoùj’avaisdelafamille , et desamis.Demespassagesdanscette .villem’estrestédejadisunpoignantsouvenir. - Lequel ? Sije nesuispasindiscret, ë.ites-Ie,docteur.Celamerfaittant’dé bien d’entendreparlerdelà-bas.. - .Volontiers.D’ailleurs,cen’estpasun secret.Etenmedisantquevousavezété ravitoutbébédevotrefamille,vousmeremettezprécisémentcetévénementen mé- moire. LacomtessedePrécignyinvitaEmmanuelàserasseoir. Etilcommença : —Unjour,le.villagedèPélrosenyfut bouleverséparunévénementdouloureux. Unenfantdequatreansvenaitd’êtreenlevéparunetroupedebohémiensambu- lants. 1 —Pétroseny ?. lesbohémiens ?. répéta Yéno,commeenrêve,pendantquedeses yeux-,oùcouvaituneflammeétrange,Mathildeleregardait, attentive. - C’était,repritRosarlo,lefilsduprince Kandor. - Kandor ?répétaencorelejeunehomme, violemmentbouleversé.Vousavezdit :Kandor ? . MonDieu ! Cenomparaissaitévoquerenluiunmondedepensées. —Oui,lefilsuniqueduprinceRodolphe Kandoret dela princesseDauritia,sa femme. Letziganepâlit. Il seleva,chancelant, incapabledeparler,maismurmurantseulement :

—Rodolphe !. Dauritia !. —On l’appelaitYéno.cet enfant. commevous,continuaRosario,toutà son récit.Cettefois,cefutMmedePrécignyqui répéta :- Yéno ? Lui,maintenant,se taisait,les yeux fixes,lesmainsenserrantsontfrontcommepourfouillerdanslesténèbresdeses souvenirq. C’était, poursuivitlemédecin,unjoli bébépleindes.grâcesspécialesà notrerace !

Onridolàtrait.Ilétaitl’espoiretl’orgueildeschâtelains.

Unjour,dis-je,il fut enlevé,volé,parunetroupedenomadesvenantdelavalléeduMaros. « Ladouleurd.. parentsfutImmense. - Ettoutle paysla partagea,carle prince et la .princesseétaient,adorésdansla région. Detouscôtés,affluèrentauburgdes Kandorlestémoignagesdesympathieetles offresdeconcours. «Plusieurséquipesdejeunesgenssemirentencampagneet battirentdesroutes innombrablespouressayerderetrouverle petitYéno.Cefutjiiutile.Aucunerecher-* chen’aboutit «.Cependant,quelquesjoursaprès, le bruitserépandqu’ona arrêtéà Hermanstadtunebanded’ambulantsemme- nantunenfantdel’âgedeYéno. «Cedoiventêtrelesravisseurs,penset-dn. «Vite,leprinceRodolpheetlaprincesse Dauritiapartent,l’espoirau cœur,pour Hermanstadt.IlsaccourentchezmaîtreTelek, le«biro»(juge)delaville,quiavait recueillil’enfant. « Hélas ! quelledécèptiOD ! pourlesSeigneursdePétroseny !

<cCen’étaitpasleurfils. «Aprèsunesidouceespérance,lecoup futtroprudepourla princesseDauritia. Elles’évanouit. ((J’étaislà.Onm’appelapourluidon- .n,erdessoins. «Oh !l’affreusedouleur,quandla pauvrefemmerepritconnaissance

! Jamaisce 

souvenirnes’effacerademamémoire. «Jelarevoisencore,la princesseDauritia :

jeune,grandeet élancée,admirablementbellesousle 

jaisdesescheveux noirs.Enquelquesheures,lescheveuxd’ébènedevinrentdescheveuxdeneige. Les ravagesduchagrin ! «LeprinceRodolphelaramenaà Pétro--seny. «Jamaisonneretrouval’enfant.n , Il y eutunsilenée. , —1Quesontdevenuslesparentsdupetit Yéno ? interrogeala comtessedePrécigny. —Toujours ?répétaYéno,trèspâle,en s’avançantverslemédecin.Vousenêtes sûr ? —Oui.Ilsavaientquittélepays,longtemps, pourfaire,euxaussi,desrecherches. Pendantplusieursannées,le burg estrestéfermé,commele châteaudela désolationet dudeuil.Puislesseigneurs y sontrevenus.Ilsy habitentseuls,pleurantéternellementleurfils. Uneémotionde plusen plusviolente sepeignaitsurle visageduJzigane,qui n’essayaitpasdela dissimuler.Sonbouleversementfaisaittremblersesmainset étranglaitsavoix. Etcetteémotion—choseétrange—la comtessela partageait. Emmanuels’aperçutde la commotion moralequesesparolesvenaientd’apporter à Yéno. —Qu’avez-vous

? luidemanda-t-ilintrigué.

Est-ceque ? MaisYénone réponditpas.Il tourna versMathildeunregardbouleversé. Elle,trèsremuéeaussi,rapprochaitle récitde Rosariodessouvenirsévoqués devantelle,l’autrejour,par le jeune homme. Ledouloureuxromandejadis,narrépar lemédecin,était-ildoncceluideYénoet desafamille ? L’intendantdelacomtesseputenfindominersonémoi. —J’ai, dit-ilà soncompatriote,que vousvenezderaconterlàmonhistoire,de liredevantmoiunepagedemonenfance. —Est-cepossible ? Vousseriezlefilsdu princedeKandor ? —Iln’yapasdedoute,c’estmoiI EtYénorelevalatête,dansunmouvementaffirmatifdontlanobleetconsciente fiertés’imposacommeuntémoignagevivant. —Oui,repritletzigane,l’enfantvoléil y a vingt-troisans à Pétroseny,est l’hommequivousparleaujourd’hui.Ah ! quelleévocationviennentde m’apporter vosparoles,monsieur !Jevoissurgir,du fonddemamémoire,destableauxdepuis longtempseffacés.Je voisle vieuxburg oùs’écoulasibrièvementmapremièreenfance. Je revoismesparents,jeuneset beauxalors.J’entendstinteràmesoreilles lesnomsdupayspassantdanslesaccords desclochesdenoséglises. Unattendrissementluivinttoutà coup quimouillasespaupières. EtilsetournaversMathildedePrécigny. —0 maîtresse ! dit-il,la voixétranglée d’émotion,je veuxmettreà vospiedsles sentimentsqui,encetteminute,fontdélicieusementbattremoncœur. Elleluitenditla main.Il y portalonguementseslèvres. Elleysentitroulerune larme. Yénosereleva.Il apparuttransfiguré. C’étaitmaintenantunejoiesereinequi selisaitsursonvisage,unbonheurinéprouvéencore ! ., Il pensaitquel’abîmedela veilleétait comblé,querienne lesépareraitplusde Mathilde. LefilsduprinceKandorneseraitpas indigne,peut-être,dela comtessedePrécigny. Et déjàYénoreprenaitconsciencedu prestigedesonnometdesarace.Safierté native—cettefiertéqui,biensouvent,avait impressionnéMathilde—s’érigeaitenune distinctionsubiteet nouvelle. Vraiment,il avaitgrandair. Cefutavecuneaisanceparfaitequ’ilremerciaRosario. —Mais,lui demandace dernier,vous n’avezjamaisessayéderetournerauprès desvôtres ? - Pendantlalonguepériodeerrante’qui futmajeunesse,parmi,latribuqui.m’emmenait, monâmesedépouillavitedupassé. Auboutdequelquesmois,mapeined’enfants’étaitassoupie. Il nemerestades miensquedevaguessouvenirschaquejour moinsprécis. « Etpuis,onallait*onmarchait.Toujoursdesrégionsnouvelles, d’autresim. pressionsoblitérantcellesdejadis. «Et puisaussi.,j’étaisétroitementsurveillé. Je finispar m’annihilerdansun€ sorted’accoutumance à monsort. «Il auraitfalluunevoixamiequima parlâtdelapatrie,decequej’avaislaissé, deceuxquimepleuraientlà-bas,dansleur solitude.Gela,nulnepouvaitJe. faire.. «Peuà peu,moncœurs’estouvertà d’autreshorizonset ferméauxanciens.Le passé,c’étaitpourmoiunsonge.-Vousvenezdele fairerevivreparce qu’iln’étaitpasmortdansmonesprit : ily sommeillaitseulement. «Etleschèresvisionsdejadissontrevenuesenfoule. Ilmesemblemaintenantque toutceladated’hier : lerapt,lanuit ; puis monréveildansla roulotte,mesfrayeurs, mesplaintes,mescris,mon-désespoirde petitenfant !. Oh !jerevoistout ! « Et mesparents,mesparentsbien. aimés !Vousditesqu’ilsexistent,monsieur ? Jenerêvepas ?Jepourraidonclesrevoir unjour ? Moi,le proscrit,le paria,je retrouveraisunefamille, destendresses ?OhI c’esttropdebonheur ! » -Yéno, violemmentbouleversé,s’écroula dansunsanglot.Maisc’étaientdeslarmes dejoie.C’étaitletrop-pleindesonémotion. —Vousreverrezvosparents,j’ensuis sûr,affirmaledocteurRosario.Ilya quelquessemaines, jerecevaisd’unamidelàbasunelettrequimeparlaitencorede la douleurjamaiséteintedesprincesKandor. —Alors,jevaispartir,partirbienvite, si vousmelepermettez,maîtresse,ditle jeunehommeavecun accentde respect infini - ; —Jen’airienà vouspermettreniàvous défendre,monami.N’êtes-vouspaslibre ? ajoutaMathildeen souriant.Et. puis,je comprendstropla hâtelégitimequeVOtWJ éprouvezàembrasservotrefamille.,..A lA