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Page:Edmond Mandey Le Chateau 1910.djvu/6

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— Il en a une excellente. Peut-être consentira-t-il à vous la dire parce que vous venez de Paris… Si vous voulez vous présenter cet après-midi, il est probable que j’aurai obtenu de lui qu’il vous reçoive.

— Soit, répondit Paul, à cet après-midi. Mais je serais désolé, mademoiselle, de partir sans voir le château. Toutefois, si je ne puis y parvenir, au moins voudrais-je en emporter un souvenir. Vous vendez sans doute ces études que vous faites ?

— Non, monsieur, dit-elle, je ne les vends pas… Je les garde pour moi.

Et comme le jeune comte paraissait attristé de ne pouvoir acheter un des tableaux où la jeune fille avait représenté le vieux manoir, elle eut un élan spontané :

— Je ne sais pourquoi, monsieur, vous semblez avoir beaucoup de peine. Si ce n’est que pour ces mauvaises petites études, je vais vous en donner une, mais à une condition, c’est que vous ne la revendrez pas.

— Oh ! s’écria Paul, pensez-vous que jamais je commettrais un tel sacrilège ?…

Cela fut dit sur un tel ton que la jeune fille, stupéfaite, regarda le comte sans comprendre, mais elle fut convaincue de sa sincérité.

— Alors, ajouta-t-elle, je vais la signer.