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histoire de l’abbaye des écharlis

plus de trente ans, sur son domaine, dans les limites que la charte détermine. Il veut aussi qu’elle jouisse en paix de out ce que le roi Louis lui a donné depuis la grange de Talouan jusqu’à la chapelle de Vault-de-Lucère et la forêt du comte de Joigny.

D’après un accord fait[1], en 1219, entre les religieux et Haton, curé de Villefranche, toutes les dîmes et novales seront conduites dans une grange construite dans l’enclos des religieux, partagées par moitié et levées une année par les mornes» et une année par le curé. La grange sera commune, mais les réparations seront à la charge exclusive de l’abbaye[2].

Le monastère possède à Villeneuve-sur-Yonne une place où il a fait construire une maison appelée la Maison-Rouge. L’abbé et les religieux de Saint-Marien d’Auxerre disent qu’ils ont reçu cette maison de défunt Adon de Salère et en sont les légitimes propriétaires* Les moines des Écharlis rétablissent la vérité : le couvent de Saint-Marien a bien possédé cette place, mais il l’a vendue à Robert qui l’a donnée à son frère Thibaut ; c’est de ce dernier que les religieux l’ont reçue. Le prieur de Saint-Pierre et R M chantre à Auxerre, sont charges par le légal du pape de trancher ce différend, Après une sérieuse enquête, ils déclarent[3], en décembre 1228, que la Maison-Rouge appartient régulièrement aux Écharlis et que le couvent de Saint-Marien n’y a aucun droit. Étienne, dit de Montereau, bourgeois de Villeneuve, et Félix, homme d’armes,

  1. H 658, liasse.
  2. Renaud Oiselet et ses hommes de Lampée qui prétendent avoir droit de pacage dans certains clos des religieux, le long de l’étang de la Chaumotte, près de la grange d’Arblay, reconnaissent, le 3 juin 1226, que leurs prétentions sont mal fondées (H 653, liasse) ; selon une sentence de Nicolas de Haut-Villars, bailli du roi à Villeneuve, Guillaume d’Archicère, chevalier, et les habitants de Lampée n’ont aucun droit dans le clos qui se trouve près de la grange d’Arblay et l’étang de la Chaumotte, ni dans la forêt située devant l’abbaye. Les religieux sont exempts du droit de pâture et libres de faire clore (H 653, liasse) ; en 1242, Guy de La Porte, sa femme et leurs enfants renoncent au droit de pâture qu’ils croyaient avoir dans le clos près de l’étang de la Chauniotte (H 653, liasse) et, en 1246, Gille Cheurelle déclare n’avoir aucun droit dans cet étang, dans l’enclos qui est contigu et dans les autres possessions de l’abbaye. (H 653, liasse.)
  3. H 666, liasse. Quantin, Cart. de l’Yonne, III, p. 165.