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Page:Eekhoud - Les Pittoresques, 1879.djvu/182

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VIII

GOUACHE

Il subit quatre jours d’écrou ; puis il fut libre,
Libre… Comme il courut vers son pauvre logis !
Il comptait la trouver, pâle, les yeux rougis,
Honteuse, repentante… Il pardonnait au prix
D’un baiser remuant son cœur dans chaque fibre…
La mansarde était vide… Il perdit l’équilibre

Et tomba comme un lâche au bord du lit défait.
Ses doigts crispés fouillaient les draps, touchaient la place
Où le poids de leurs corps avait laissé sa trace,
Où la veille du bal… Oh ! qu’avait-elle fait ?…
Comme autour d’un ormeau le lierre fou s’enlace,
Dans un accès nerveux presque elle l’étouffait.