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LARVES

 
La nuit de juin montre ses orbes
Piqués dans le ciel de velours ;
Au loin palpitent les téorbes
Comme les ailes des amours…
 
Décembre effeuille les ramures ;
Le soir, les squelettes des bois,
Au lieu de nids aux douces voix,
Abritent de vagues lémures…
 
Comme les lilas en été,
Mon âme avait longtemps porté
Des floraisons épanouies…

Mais la bise a tout dévasté.
Le fantôme seul est resté
De mes amours évanouies.

Décembre 1878.