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Sonnets fantaisistes

 

Lorsque le vent léger, subtil entremetteur,
Porte des champs aux bois les poussières fécondes,
Répandant le pollen imprégné de senteur
Sur les vierges pistils entr’ouverts près des ondes…
 
Lorsqu’il n’est pauvre ou riche, hôtel d’agioteur,
Gîte de mendiant, fiers palais, trous immondes,
Qui n’aient entre leurs murs reçu pour visiteur
Celui qui jette au cou des gars les filles blondes,

Comment devrais-je, moi, jeune autant que pas un,
Me désoler toujours en regrettant l’œil brun
De celle qui trompa mon cœur naïf et tendre ?…
 
Non, je veux l’oublier… C’est la folle saison :
Au premier pas lutin marchant vers ma prison
J’ouvre… L’amour phénix renaîtra de la cendre.

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