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Page:Eekhoud - Les Pittoresques, 1879.djvu/77

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La Vengeance de Phanor

« Un mot. Veux-tu, l’ami ? fait le mousse. On comprend,
Il est entre chrétiens services qu’on se rend.
Tiens… Verse-moi la goutte et je fais ta besogne.
Aux poissons de ton chien j’offrirai la charogne…
— Merci. Je saurai bien la leur donner tout seul.
Bonsoir à tous. »
Bonsoir à tous. Il sort. Et l’humide linceul
Est à ses pieds à peine il a fermé la porte.
Le moment est venu. La corde est assez forte ;
Un nœud pour l’animal… un nœud pour le caillou…
Et maintenant, Phanor, qu’on l’attache à ton cou.
Le chien semble comprendre. Avec crainte il approche,
Mais obéit pourtant. Et l’unique reproche
Qu’il fasse à son bourreau, le pauvre brave chien,
C’est, en hurlant un peu, de lui lécher la main.

Mais l’homme à ce contact vaguement se dégrise.
Il ne faut pas tarder, « Phanor, plus de bêtise !
La corde tient… Un… deux… trois… Adieu, compagnon. »

Et, dans le gouffre noir, le corps fait le plongeon
Avec un sourd fracas.
Avec un sourd fracas.C’est fait.
Avec un sourd fracas C’est fait.Cependant, comme,