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LES FUSILLÉS DE MALINES

parvis. Et le navrement du soir amoureux les avait doucement étreints, mais sans les glacer. À présent ils se montaient un peu le coup. Leurs poumons se dilataient avec effort. Une vertu maligne assourdissait le timbre vibrant de leurs voix ! Un froid funèbre leur pénétrait l’âme. Et cette brusque dépression de la température morale les faisait vaguement douter d’eux-mêmes sinon de leur devoir.

Mais il s’agissait de réagir. Un de ces démons qui possèdent les villes, venait les tenter. Sans se rendre exactement compte de ce qui se tramait d’occulte et de maléfique autour de leur entreprise, ils se signèrent, et leur foi triompha des fluides délétères.


Aussitôt après, l’appoint de quelques gens du peuple, débardeurs, bateliers, marchands de moules, garçons poissonniers, les réconcilia avec Malines.

Conjonction plus réparatrice encore : Ayant pris par la rue Notre-Dame d’Hanswyck, la rue d’Or et les Bailles de Fer, au moment de déboucher sur la Grand’-