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Page:Eekhoud - Myrtes & Cyprès, 1877.djvu/109

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Myrtes et Cyprès.


À vous, blondes cités, à toi, pauvre village,
À toi le deuil, le sang ! à vous tous le pillage !
À vous tous la fureur du Germain détesté !
À toi, jeune guerrier, la balle meurtrière !
Sur ton corps mutilé je vois gémir ta mère…
Mais vive l’empereur ! il est en sûreté.

À toi, Nancy la belle, à toi, noble Lorraine,
Le licou remplaçant la couronne de reine,
Ton civique laurier et tes murs crénelés !
À toi, Strasbourg, à toi, tendre et fertile Alsace,
Au lieu du chant joyeux qui vibre dans l’espace,
Les pleurs de tes enfants pâles et désolés !…

Mânes, restes sacrés du Corse au front sublime,
Vous qui voyez de loin se tordre dans l’abîme
xxxxxLa vierge sous le noir bourreau…
Réveillez-vous enfin, faites rentrer une âme
Dans ces cendres. Héros, viens châtier l’infâme
xxxxxEt d’un coup creuse son tombeau.