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Page:Eekhoud - Myrtes & Cyprès, 1877.djvu/24

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Myrtes et Cyprès.

Est moins touchante que la tienne,
Est moins douce que tes concerts…

Parfois, quand ta main blanche effleure
Le clavier qui tressaille et pleure
Sans oser dépasser ta voix ;
Quand, en extase suspendue,
Mon oreille suit dans la nue
La note partant sous tes doigts ;

Quand une roulade fébrile
Échappe à ton gosier fragile,
Où tu la faisais palpiter ;
Quand aussitôt, limpide et vive,
Elle paraît suivre une rive
Que le rêve aime à visiter…

Alors tu sembles plus que femme,
Tu t’approches du séraphin,
Tu disparais dans une autre âme,
Une âme au souffle plus divin,