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À partir de cette époque, la Chine n’osera plus jamais s’attaquer a un peuple si fier et si vaillant, manifestement protégé par les dieux.

Tel est le dernier éclair de la grandeur des Hojo. Les Shoukkenn, qui suivirent, ne se distinguèrent bientôt plus que par leur odieuse tyrannie. Sous leur gouvernement arbitraire, daïmios et samouraïs s’habituent à ne plus considérer le peuple que comme une vache à lait, qu’il leur est permis d’exploiter à leur convenance, pour alimenter un luxe désordonné et pour suffire à leurs goûts de dissipation. Des capitaines d’aventures s’en vont à travers la contrée, rançonnant les paysans, semant partout la terreur, le découragement et la haine. Ce n’est plus partout qu’une série ininterrompue de crimes, de pillages et de trahisons. Telle est pourtant la force de la féodalité, telle est la subordination universelle à la caste militaire, que la nation tout entière subit encore sans se révolter les indignes traitements dont elle est abreuvée.