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à conclure une sorte de pacte au moyen duquel chacune d’elles occuperait le trône alternativement. L’accord intervint en l’année 1392. Il eut pour conséquence d’effacer l’empereur du Sud (cour de Yoshino), au profit de l’empereur du Nord, mais aussi, comme corollaire, de rétablir le Shogounat, proclamé héréditaire dans la famille des Ashikagas, sur des bases que la division des souverains ne pourra plus ébranler. On voit même des membres de cette maison, d’exécrable mémoire, viser au titre de Roi du Japon. Dans ce but, l’un d’eux ira jusqu’à offrir, aux empereurs chinois de la dynastie des Ming, la suzeraineté lointaine et tout idéale sur sa malheureuse patrie.

Mais leurs efforts demeureront superflus.

Il serait impossible d’entrer ici dans le détail des nombreuses insurrections, des épouvantables meurtres, qui marquèrent cette sombre époque de l’histoire du pays. Pendant plus de deux siècles, la trame des événements qui se succèdent n’est qu’un tissu d’horreurs teint de sang et éclairé de la fauve lueur des incendies.