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la terre du Nippon semblent avoir été trois déserteurs portugais jetés par la tempête sur les côtes de Kioushiou. Toutefois la découverte de l’archipel est hautement revendiquée par l’aventurier Mendez Pinto, qui, dans des circonstances analogues et parti de Macao avec deux de ses compagnons, vint échouer en 1543 dans une crique de la petite île de Tanégasima, au sud de cette même île de Kioushiou. Ils y furent bien accueillis par le prince de Boungo. En échange des arquebuses dont ils lui apprirent le maniement, ce personnage les renvoya dans leur pays avec des présents de toute espèce.

Pendant leur séjour au Japon, Pinto et ses compagnons avaient été à même de constater les bénéfices énormes qu’avait réalisés le capitaine de la jonque sur laquelle ils avaient pris passage. D’après leurs dires, sans doute exagérés, ces bénéfices s’étaient soldés par plus de douze cents pour cent. Aussitôt, le commerce portugais s’émeut, et plusieurs prêtres chrétiens s’embarquent pour cette terre promise, à la suite de négociants audacieux.

C’est l’héroïque et doux François Xavier qui conduit la mission, accompagné du père Balthazar de Torrès et de deux Japonais convertis au catholiscisme pendant un voyage à Goa. Leurs premiers essais demeurèrent infructueux. Le prince de Satsouma, en effet, se montra hostile à la religion nouvelle. Mais les missionnaires se rendirent bientôt dans les provinces de Souwo et de Boungo, plus hospitalières, et là, ils purent librement