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à en faciliter les progrès. Mais le Judo ne devint jamais, à proprement parler, populaire. Les préceptes du Socrate chinois étaient trop du domaine de la philosophie pure pour s’implanter solidement dans le pays. Quoique les partisans de la doctrine confucienne ne s’attaquassent point à la religion nationale et reconnussent le caractère divin, tout-puissant et infaillible de l’Empereur, leur dédain de tout acte religieux extérieur finit par les rendre suspects. On les soupçonna de connivence avec les Chrétiens, qui s’étaient peu à peu introduits au Japon, et le tout, en bloc, fut banni de l’Empire au nom même de cette reconnaissance implicite et sacrilège d’un souverain spirituel autre que le descendant d’Amatéras. Ils furent réduits, en ce qui les concernait, et pour échapper aux persécutions, à faire acte de confession publique et à introduire dans leurs demeures certains emblèmes shintoïstes ou même bouddhistes. Cette contradiction flagrante avec leur propre manière de voir devait entraîner fatalement la déchéance, comme culte, d’une doctrine basée sans réserve sur le libre examen.

Nous venons de parler du Christianisme. Son rôle, plutôt historique que religieux, en ce sens qu’il n’a point laissé de traces appréciables dans la philosophie japonaise, ne saurait donner ici lieu à des développements. Un chapitre spécial lui sera consacré dans l’Histoire.