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princesse asiatique qui aurait préféré, à l’amour incestueux de son propre père, un rapprochement contre nature avec le chien que dans sa fuite elle avait amené sur sa barque. De cette union monstrueuse serait sortie toute une lignée de dieux et de héros, laquelle aurait donné naissance à la race d’hommes primitifs, qui finit par peupler l’archipel.

De toutes les bizarreries de la légende se dégage pourtant ce point essentiel : c’est que dans des temps reculés il s’était produit, vers le sud, une immigration de Mongols ou de Malais, peut-être même de ces deux peuples, constituant un élément martial et vivace, qui durent prendre possession de la contrée, puis refouler et soumettre à la longue les peuplades qui l’occupaient.

Ce fut Jimmou Tenno qui commença l’œuvre de domination, de l’an 660 à l’an 585 avant Jésus-Christ, c’est-à-dire à peu près à l’époque où Solon donnait des lois à la Grèce.

Ce Jimmou, qui fixe l’an Un de l’ère japonaise, aurait été « le quatrième fils du cinquième descendant » d’Amatéras, la déesse du Soleil. — Mais les Chinois le revendiquent de leur côté comme un de leurs anciens princes, frustré du trône, et par cela même, désireux de se tailler un royaume en plein pays étranger ; en sorte qu’on pourrait peut-être admettre que ce souverain fondateur était venu d’outre-mer et qu’il fut le premier à imposer son joug aux populations sauvages disséminées dans les îles.

Quoi qu’il en soit, Jimmou, dont le nom se traduit