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« Me voilà devenu riche ! » Et comme sa royale épouse protestait en lui montrant sa propre demeure, il ajouta : « Le peuple est la base de l’empire ; quand cette base est en bon état, l’édifice qui se dresse au-dessus n’a rien à craindre. » Belles paroles, trop rares en pareille circonstance, pour ne pas être rapportées. Ce fut ce même Nintokou Tenno qui, un des premiers, fit construire des magasins pour la conservation du riz, et qui chargea la famille Hada, très experte dans la sériciculture, de se répandre sur tous les points de l’empire, afin de vulgariser ses précieuses connaissances et d’établir des filatures de soie.

Son successeur immédiat, Ritchiou Tenno (400 à 405), désireux d’être renseigné sur l’état permanent du pays, nomma des fonctionnaires chargés de lui adresser des rapports réguliers et fit enregistrer les faits historiques transmis jusque-là de bouche en bouche.

Le règne du vingt et unième empereur, Youriakou (457 à 479), offre également certaines particularités curieuses, au double point de vue moral et matériel. Non seulement ce vigilant monarque ordonna la plantation d’une grande quantité de mûriers sur tout le territoire, mais l’impératrice paya elle-même d’exemple, en présidant en personne à la cueillette des feuilles.

On peut dire que le désintéressement et l’amour de leur peuple distinguent la plupart des anciens Mikados. Ainsi nous voyons encore, à cette même époque, Semei Tenno (480 à 484), défendre aux provinces de lui