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fils des dieux, le faisceau de toutes les autorités.

Mais par l’introduction de la croyance nouvelle, c’est-à-dire du Bouddhisme, habilement fondu avec les dogmes nationaux dont il corrompit insensiblement le caractère primitif et sacré, l’homogénéité de l’antique religion fut enfin détruite.

De même que l’intrusion militaire devait plus tard modifier profondément le système gouvernemental, de même les nouvelles doctrines philosophiques étaient appelées à saper par la base l’édifice de la monarchie.

Nous n’aborderons pas de front la double étude qu’exigerait l’examen des développements respectifs du Bouddhisme et de la Féodalité. Cela pourrait rendre plus confuse encore une histoire si étrangère à la nôtre et si parsemée de noms n’évoquant aucun souvenir dans l’esprit de la plupart de nos lecteurs. Mais, comme le Bouddhisme a fait le premier son apparition et causé, pour ainsi dire, par ses éléments de dissolution, les événements qui vont suivre, il convient d’en retracer la naissance, les principes et les progrès. Nous résumerons donc rapidement les différentes phases d’empiètement, de révolte et de soumission particuliers au culte hindou, en attendant que celui-ci devienne par la suite un des fondements même de la future usurpation.

Les débuts du Bouddhisme furent des plus modestes. Malgré l’active propagande, ce nouveau culte ne s’était pas répandu dans les masses. La doctrine n’en fut du reste réellement autorisée que sous l’empereur Kimmei