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(540 à 571 ap. J.-C.), à qui le roi de Koudara envoya un certain nombre d’idoles avec le répertoire des prières et le manuel liturgique. Séduit par le symbolisme attrayant que comportait la doctrine hindoue, et ne soupçonnant pas d’ailleurs le péril qu’elle créerait plus tard aux descendants d’Amatéras, Kimmei s’y fût probablement rallié, s’il n’eût trouvé de sourdes oppositions parmi ceux-là qui l’entouraient. Cependant, sur son invitation expresse, un de ses favoris dut recueillir les idoles coréennes dans sa propre maison et transformer celle-ci en véritable pagode. Sur ces entrefaites, une soudaine épidémie, attribuée tout bas à la présence des dieux étrangers, vint donner du poids à l’opinion des mécontents entretenue par les prêtres shintoïstes. Ceux-ci en profitèrent pour déposer le masque, en incendiant l’édifice et en jetant les statues à la rivière. Ce semblant de persécution ne fit que mieux préparer le terrain à la religion nouvelle. Quelques années après ces événements, Bitatsou étant monté sur le trône, les rois de Koudara et de Shiraki renouvelèrent leur tentative de conversion, en offrant à l’Empereur non seulement un grand nombre d’images sacrées, mais tout un personnel de bonzes et de prêtresses.

Ce fut comme une seconde invasion. Déjà de nouveaux temples avaient été élevés, déjà chacun d’eux était pourvu de reliques, quand une deuxième épidémie, suivie de troubles provoqués par de hauts personnages, fit obtenir du souverain la destruction par