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ments apportés à la consolidation du Shogounat héréditaire.

Si, franchissant enfin la distance qui nous sépare de cette époque lointaine, nous nous reportons au temps présent en tâchant de définir l’importance du rôle joué par le Bouddhisme durant toute son histoire, nous constatons que, même après la chute des Shogouns, les bonzes constituent toujours une armée colossale dont le gouvernement actuel s’efforce par tous les moyens, et dans un but politique, d’enrayer la constante influence.

Ainsi, en 1872, il subsistait au Japon, outre les sept principales confessions, vingt et une sectes locales, irrégulières ou indépendantes. D’après le recensement de la même année, on comptait 211,836 religieux bouddhistes des deux sexes. Dans ce nombre figuraient 75,913 bonzes, abbés ou moines, attachés au service des temples, 9 abbesses et 37,327 novices ou étudiants. La population monastique s’élevait seule à 98,587 individus, appartenant presque tous à la puissante secte de Shin. Bref, le nombre total se répartissait en 151,677 hommes et 60,159 femmes. Trois ans après, en 1875, le recensement fournit encore 207,669 religieux bouddistes, dont 148,807 hommes et 58,862 femmes, chiffre important, on en conviendra, étant données l’étendue et la population de la contrée.