Page:Eggermont - Le Japon, histoire et religion.djvu/73

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nomma membre de son conseil, il contribua par son influence à frayer à sa lignée la voie des charges et des honneurs.

L’élévation des nouveaux favoris ne pouvait manquer cependant de provoquer dans le cercle jaloux des Koughés de nombreuses compétitions. Mais les manœuvres dirigées contre leur fortune toujours croissante n’ont pas d’autre résultat que de la consolider davantage. Les Foudjiwara répondent aux intrigues par la dissimulation et par l’audace ; puis, entourant petit à petit les Mikados qui se succèdent, d’une barrière presque infranchissable, ils recourent à tous les moyens plutôt que d’abandonner une bribe de leur constante suprématie.

Pendant toute la durée de cette première domination, on les retrouve sans cesse employant non seulement la calomnie pour tenir tête aux rivalités qui se font jour, mais encore usant du fer et du poison à l’égard de leurs adversaires les plus redoutables.

À la fin du VIIIe siècle, le crédit de la famille était arrivé à un tel point, que grâce à l’un de ses membres, grand dignitaire de la couronne, deux empereurs furent consécutivement élevés à la dignité suprême.

Quoi qu’il en soit, l’action dominante des Foudjiwara n’apparaît encore à cette époque que dans le milieu gouvernemental, tout en laissant pour ainsi dire dans l’ombre leurs prétentions autoritaires. Elle se fait surtout sentir par des réformes utiles dans la législation, par d’importants travaux historiques et par la bonne