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sphères gouvernementales par de premiers occupants. Pour y réussir, toutes deux s’efforcent de faire entrer dans le lit mikadonial des impératrices de leur sang ou même de simples concubines officielles destinées à leur ouvrir les voies du pouvoir.

Cela fait, Taïra et Minamoto escaladent les divers degrés qui mènent aux grandes charges de l’État. Mais, soit comme hommes politiques, soit comme fins courtisans, les Foudjiwara l’emportaient trop en habileté sur leurs belliqueux adversaires pour se laisser ainsi débusquer des hautes positions. Attaqués dans leurs œuvres vives, ils réunirent tous les moyens pour se défendre. De toutes parts une lutte à mort s’engage entre les compétiteurs, et bientôt les annales du Japon sont tour à tour marquées de trahisons indignes et de représailles atroces.

En dépit des progrès ininterrompus de leurs adversaires, les Foudjiwara conservent leur prépondérance jusqu’au XIIe siècle. À cette époque, deux Mikados parviennent enfin à soustraire l’Empire à leur absorbante autorité. Ce sont Go-Sanjo, qui, malheureusement, ne régna que trois années (1069-1072) et son successeur Shirakawa, dont la réelle énergie ne fut guère compromise que par une dévotion exagérée, audacieusement exploitée par le Bouddhisme. Quoiqu’il se fût décidé à abdiquer, ce prince conserva une participation salutaire dans la gestion de la couronne et sut, pendant plus de quarante ans, faire adopter par deux générations de Mikados sa politique de défiance et