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d’amoindrissement à l’égard des grandes maisons rivales. Malheureusement, il était déjà trop tard pour éragir efficacement.

Ainsi que nous l’avons vu, les Minamoto, rendus célèbres par leurs hauts faits militaires, partageaient avec les Taïra tous les grands commandements. Ils ne l’emportaient sur ces derniers que par une sorte de popularité, due en partie à leur sollicitude paternelle envers les soldats. Néanmoins, l’influence des deux familles allait toujours croissant dans leur domaine respectif, en sorte qu’elles en arrivèrent bientôt à exercer un tel ascendant sur leurs corps d’armée, que ceux-ci se considéraient ne plus relever que d’elles seules. C’est à ce point que l’empereur Toba (1108-1123), toujours sous l’inspiration du fameux Shirakawa, défendit à tout Samouraï de reconnaître aucune suzeraineté en dehors de celle qui était due à sa personne royale.

Cependant de graves événements vont précipiter la lutte sourdement engagée entre ces ambitions multiples et donner à la crise un caractère d’acuité encore inconnu jusque-là.

Le Mikado Shoutokou (1124 à 1141) ayant abdiqué en faveur de son frère cadet, Konoë Tenno, croit devoir faire acte d’autorité en détrônant à son tour un autre de ses frères appelé Go-Shirakawa, qui avait été nommé empereur sans qu’il eût été consulté. Pour soutenir ses revendications, et obéissant en cela aux avis intéressés du Sadaïjine Yorinaga et de Minamoto-no-Tamétomo, il lève un corps d’armée et court sus