lors de la défaite des Minamoto, entre les mains des ennemis de sa famille. Amené prisonnier à Kioto par un officier des Taïra, il avait été condamné à mort et avait vu s’apprêter le supplice. Or, sa vague ressemblance avec un fils défunt de la belle-mère de Kiyomori avait suspendu l’exécution. Les supplications de la pieuse princesse, retirée dans un couvent, furent écoutées par son cruel gendre, en sorte que Yoritomo fut simplement déporté dans la province de Idzou, la Sibérie de l’Empire japonais.
En politique, les exils éternels sont bien près des apothéoses. Yoritomo s’y prépare en silence à son rôle de vengeur. Il est puissamment secondé dans ses projets par le fidèle Morinaga, un des serviteurs dévoués de son père. Les circonstances lui vinrent du reste en aide. Une des filles du daïmio Hojo Tokimasa, de descendance impériale, s’éprit de lui, et, comme elle avait été promise à un officier des Taïra, elle se déroba par la fuite à un hymen odieux pour retrouver son amant. L’heureux séducteur de la belle Massago, une fois en possession de son bien, ne tarde d’ailleurs pas à se réconcilier avec son beau-père, qui lui apportera, en vue de ses revendications futures, le précieux soutien de la famille puissante des Hojo.