Page:Eggermont - Le Japon, histoire et religion.djvu/83

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 71 —

mère, pourront échapper au trépas. Ils sont simplement relégués dans un couvent bouddhiste où ils devront finir leurs jours au milieu des austérités.

Mais le sang des Minamoto ne peut faiblir à ses origines. L’un des orphelins, le jeune Yoshitsouné s’oppose fièrement à ce qu’on le dépouille de sa chevelure. Objet de trouble et d’inquiétude pour les bonzes commis à sa garde, il parvient même à s’échapper. Tel est le début d’une carrière qui ne sera bientôt qu’une suite ininterrompue d’exploits. Yoshitsouné méritera d’être surnommé par les historiens modernes le Bayard du Japon. Le voici, en effet, sans armes, dispersant sur son passage les hordes de voleurs et de brigands. Plus tard, ce sont les provinces du Nord, mises en émoi par les guerres intestines, qui sollicitent sa bienfaisante intervention. Il se sent d’autant plus attiré vers ces contrées qu’en outre de la perspective d’y pouvoir aguerrir son intrépidité naturelle, il s’y trouvera mieux à l’abri des poursuites dirigées contre lui par les ennemis de sa race. Accueilli favorablement par un Foudjiwara, prince de Moutsou, Yoshitsouné développe en liberté ses aptitudes militaires, à ce point qu’à peine âgé de vingt ans, il passe déjà pour un héros accompli.

À la même époque, un autre fils de Yoshitomo, issu d’une union antérieure, affronte des dangers presque analogues. C’est le fameux Yoritomo, appelé dès son jeune âge à une existence tout aussi aventureuse que celle de son frère puîné.

Comme il avait à peine douze ans, il était tombé,