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Kiyomori, se vit enfermé dans le palais de Toba.

Les massacres et les exils qui suivirent ne firent qu’accroître encore l’irritation des Daïmios, bien loin de les terroriser. De leur côté, les Minamoto relèvent peu à peu le front, si longtemps courbé devant leurs adversaires. À leur instigation, Motchi-Hito, un prince du sang, adresse un appel à la nation tout entière, à l’effet de secouer le joug des Taïra dans la personne du ministre sanguinaire et de ses créatures éhontées. Le moment d’agir directement a sonné pour les fils de Yoshitomo. Ils vont pouvoir mettre à profit l’influence qu’ils se sont créée isolément et appeler sous leur bannière leurs nombreux partisans.

De toutes parts, Daïmios et Samouraïs viennent se ranger sous le commandement des deux frères réunis, qui, bientôt, à la tête de forces nombreuses, s’apprêtent à marcher sur Kioto par la grande route du Tokaïdo.

Déjà, tout semblait leur présager le succès, quand, au moment de franchir l’étroit passage d’Hakoné, qui forme pour ainsi dire la clef des provinces orientales du Kwanto[1], l’armée expéditionnaire est complètement battue par les colonnes impériales envoyées à sa rencontre. Yoritomo est contraint de s’enfuir dans une jonque égarée sur l’Océan, au milieu de dangers de toutes sortes. Il parvient cependant à y échapper, et, s’étant fortifié dans Kamakoura, ancien fief de sa famille, il adresse un nouvel et pressant appel aux

  1. À cette époque on désignait, sous le nom de Kwanto, les provinces de l’Empire situées à l’Est des montagnes d’Hakoné.