Page:Eggis - Voyages aux pays du cœur, 1853.djvu/105

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Oh ! c’est que sur ses flancs j’aimais tant à courir !
Aux pentes des ravins où rougissent les fraises
Que de fois n’ai-je pas fait rôtir sous les braises
De beaux fruits empruntés au verger du voisin,
Ou dans son grand enclos volés à mon cousin !
Pour ma mère en allant recueillir quelques simples,
Je chantais du pays les refrains doux et simples,
En poursuivant au loin quelque chevreuil fuyard
Qui passait et glissait dans le bois de Fayard.
Oh ! que j’étais heureux, là bas, sur la montagne !
Avec la liberté pour amie et compagne !
Ce souvenir amer en moi ne peut tarir !

Oh ! le mal du pays, amis, fait bien souffrir !
IV
Mais dans mon cœur malade une pensée ardente
Arrête les sanglots et calme la douleur,
Car je veux que la foule à ma voix fécondante
Retrouve la croyance à côté du malheur ;