Page:Eggis - Voyages aux pays du cœur, 1853.djvu/129

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Dont les vents des déserts et les vagues débiles
Battent sans les courber les granits immobiles ;
Restes d’un culte mort et qui montrent le lieu
Où jadis tout un peuple adorait le vrai Dieu.
Ce débris éternel de mon âme en ruines
Que ne verdissent pas le vent et les bruines,
Ce socle d’airain, c’est la foi dans l’avenir.

Comme deux fiancés que l’amour vient d’unir,
La souffrance et mon cœur ont marché dans la vie,
L’idéal a rongé ma lèvre inassouvie,
La misère a tordu ma robuste vigueur,

Mais ne l’a pas brisée et j’ai du sang au cœur.
Non, je ne suis pas mort ! Comme un débile arbuste,
Je ne veux pas plier mon épaule robuste
Sous le vent passager du découragement !
Si j’ai senti faiblir ma croyance un moment,
C’est une eau salutaire où mon âme irascible
S’est trempée en passant ; elle en sort invincible !